Bujumbura : le problème de déplacement demeure irrésolvable
Les résidents des différents quartiers de la capitale économique Bujumbura prennent l’habitude de se déplacer à pieds et pour cause, les transports en commun deviennent casse-tête. La situation se dégrade du jour au jour au moment où les stations-services peuvent passer toute une semaine sans servir de carburant. (SOS Médias Burundi)
L’adage-Kirundi selon lequel « Akabi karamenyerwa (ou encore l’on peut s’habituer au malheur) trouve sa signification plus que jamais dans la société burundaise actuellement. Cela fait 48 mois que la petite nation de l’Afrique de l’est souffre d’une pénurie de carburant qui a paralysé tous les secteurs de la vie du pays. La ville commerciale où toutes les agences des Nations-Unies et l’administration centrale sont concentrées, reste la plus affectée par cette crise sans issue.
« Auparavant, quand il n’y avait pas de bus sur les parkings, on pouvait prendre un taxi en commun à cinq mille francs, mais désormais, tu ne montes pas si tu n’as pas dix mille francs sur toi », s’indigne un habitant du nord de Bujumbura. En temps normal, il paie moins de 1500 francs burundais en bus pour le même trajet. Il n’est pas le seul à se lamenter en ces temps de crise qui ne cesse de s’aggraver.

Bien que les stations-services distribuent du gasoil à une catégorie de bus de transport , les gens passent des heures sur les files d’attente dans l’espoir de trouver les moyens de rentrer à la maison, en vain.
Sous un soleil de plomb de l’après-midi, les élèves en uniforme qui étaient jadis privilégiés ne font plus pitié aux agents de sécurité qui s’étaient donné pour mission de leur réserver des bus afin qu’ils puissent réviser leurs cours une fois arrivés à temps chez eux. Les passagers fatigués n’ont plus honte de s’asseoir à même le sol en attendant les bus sous l’impuissance des policiers chargés d’assurer l’ordre sur les parkings sans bus.
« Je ne vais plus perdre mon temps à attendre le bus plus de trois heures sans même être sûr d’en avoir un. Dès que je quitte le bureau, je prends le chemin qui me ramène à la maison sans passer par le centre-ville car il n’y aura pas de solution miracle », indique une autre personne rencontrée en cours de chemin.
Les citadins sont dans la détresse. Il n’existe plus de bus scolaire, ce qui cause un grand problème quant au déplacement des élèves.
Les familles en possession de plus d’un véhicule décident de combiner les tours pour réduire les déplacements, si elles ont la chance de remplir le réservoir de leur véhicule.
Nombreux sont ceux qui ont changé leurs habitudes de rentrer pour une petite pause en famille. Ils quittent la maison le matin pour revenir le soir.

Le carburant est introuvable, même sur le marché noir. Un bidon de 20 litres d’essence qui s’achetait entre 250 et 300 mille atteint actuellement 500 mille francs et n’est pas vendu à n’importe qui et les rues de la capitale économique sont presque désertes. Le prix officiel d’un litre d’essence est fixé à 4000 francs.
Aucune annonce de la part de l’autorité qui semble elle-même , être dépassée par les événements.
LIRE AUSSI :
« Tout espoir est perdu », dit la plupart des personnes avec qui nous nous sommes entretenues.
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Photo : des centaines de passagers dont des femmes attendent un bus durant plusieurs heures, en vain, sur le parking desservant le nord de la ville commerciale Bujumbura, le 9 juillet 2024 © SOS Médias Burundi
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