Makamba : une crise persistante autour du sucre de la SOSUMO
Le sucre produit par la Société Sucrière de Moso (SOSUMO) est absent des étagères de toutes les boutiques de la province de Makamba, située dans le sud du Burundi. Les résidents disent être dépassés. (SOS Médias Burundi)
Depuis que le prix du sucre a été augmenté par la SOSUMO, avant d’être ensuite révisé à la baisse par le ministère en charge du commerce, cette denrée demeure introuvable. Lorsqu’il est disponible, le sucre se vend secrètement à 10 000 francs burundais le kilogramme, un prix prohibitif pour de nombreux habitants.
Une pénurie depuis octobre
Des résidents de Makamba rapportent que la pénurie perdure depuis le mois d’octobre. Selon eux, les grossistes ont cessé de commercialiser le produit, estimant travailler à perte.
« Depuis que le prix du sucre est passé de 3 300 à 8 000 francs burundais, les boutiques ne s’approvisionnent plus », expliquent-ils.
Même après l’intervention de la ministre du Commerce, Marie Chantal Nijimbere, qui a réduit le prix de 8 000 à 6 000 francs le 17 octobre dernier, le sucre reste introuvable dans la province.
Une population affectée
Les conséquences de cette situation sont lourdes pour les habitants de Makamba. Beaucoup ont du mal à subvenir aux besoins des enfants, des malades et d’autres personnes vulnérables qui dépendent de cette denrée de base.
Les grossistes évoquent des pertes
Les propriétaires de boutiques et d’autres détaillants pointent du doigt les grossistes, qui refusent de s’approvisionner auprès de la SOSUMO. Ces derniers justifient leur position par les pertes financières qu’ils subissent. « Même avant l’augmentation du prix du sucre, nous travaillions à perte. Mais lorsque la SOSUMO a fait passer le prix d’achat de 165 000 à 400 000 francs pour un sac, beaucoup d’entre nous n’ont plus eu les moyens de poursuivre ce commerce », expliquent-ils.
Après la réduction du prix à 6 000 francs par la ministre du Commerce, les pertes restent toutefois inévitables pour les grossistes. Selon eux, le bénéfice de 500 francs par sac ne couvre pas les frais de transport et de déchargement. « Cela nous cause des pertes considérables », ajoutent-ils.
Une commercialisation clandestine
Actuellement, le peu de commerçants qui parviennent à obtenir du sucre le vendent à 10 000 francs par kilogramme, mais de manière clandestine.
L’administration impuissante
L’administration locale, bien qu’informée de la situation, admet son incapacité à régler ce problème qui pèse lourdement sur la population.
La pénurie de sucre dans la province de Makamba illustre un dilemme économique et social complexe, révélant les limites des mesures actuelles pour réguler ce marché vital.
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Photo : une vendeuse de produits qui ont connu une hausse excessive des prix dont le sucre, dans sa boutique au chef-lieu de Makamba, décembre 2024 © SOS Médias Burundi
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