Nyarugusu : saisie controversée d’appareils électroniques
Dans la nuit du mardi 14 janvier 2025, une opération policière dans le camp de réfugiés de Nyarugusu, en Tanzanie, a suscité indignation et incompréhension. Au moins une dizaine d’ordinateurs, des flash disques, des CD, ainsi que d’autres appareils électroniques et objets de valeur ont été saisis dans les zones 8 et 9, aux alentours de minuit. La police locale affirme détenir une dizaine de réfugiés. (SOS Médias Burundi)
Selon des témoins, l’opération a visé au moins quatre studios et secrétariats publics.
« Des hommes non identifiés au départ ont forcé les portes, emportant du matériel électronique ainsi qu’une somme d’argent encore non déterminée », témoignent des réfugiés.
Peu après, un véhicule de type Land Cruiser, utilisé habituellement pour les patrouilles nocturnes, a été aperçu transportant ce matériel. Pour les réfugiés, il s’agit d’un acte de pillage déguisé sous couvert d’une intervention sécuritaire.
Une opération dénoncée comme du vandalisme
Les victimes de ces actes n’hésitent pas à dénoncer ce qu’elles considèrent comme des pratiques arbitraires.
« Ils auraient dû mener une fouille en bonne et due forme au lieu de forcer les portes. Ils ne trouveront rien d’autre que des chansons de chorales chrétiennes et des films produits et vendus par ces studios !», déplore un propriétaire de l’un des locaux ciblés.
Certains réfugiés parlent ouvertement de vandalisme et réclament justice. « Dans un État de droit, ces policiers devraient être poursuivis pour pillage et vol », ajoute un réfugié.
Arrestations et silence des autorités
Toute tentative de résistance ou d’alerte durant l’opération a été sévèrement réprimée. Des témoins rapportent que ceux qui ont crié au secours ont été arrêtés et conduits dans les cachots de la police.
Ce mercredi 15 janvier 2025, les propriétaires des appareils saisis ont officiellement saisi la police, exigeant la restitution de leurs biens et l’ouverture d’une enquête.
De son côté, la police n’a pas encore commenté ces accusations. Elle confirme toutefois détenir une dizaine de réfugiés arrêtés lors de l’opération, tout en affirmant ne pas être au courant des circonstances exactes ayant conduit à ces arrestations.
Un camp aux tensions récurrentes
Le camp de Nyarugusu, qui abrite plus de 110 000 réfugiés – dont plus de 50 000 Burundais et le reste des Congolais –, est régulièrement le théâtre de tensions. Ces récents événements viennent exacerber un climat déjà fragile, où les droits des réfugiés sont souvent remis en question.
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Photo : des réfugiés s’approvisionnent au dernier marché du camp de Nyarugusu dans la partie occupée par les réfugiés burundais, juillet 2024 © SOS Médias Burundi
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