Rumonge : une cinquantaine d’enfants abandonnent l’école à Mayengo
Dans la zone de Kigwena et le village de paix Mayengo, situés dans la commune et province de Rumonge au sud-ouest du Burundi, les responsables scolaires tirent la sonnette d’alarme sur le nombre croissant d’abandons scolaires. La cause principale est la pauvreté des ménages. (SOS Médias Burundi)
Depuis le début de l’année scolaire 2024-2025, 50 écoliers de moins de 14 ans ont quitté les bancs de l’école. Les parents et les responsables scolaires s’accordent à dire que cette situation trouve sa source dans les conditions de vie précaires des habitants du village de Mayengo. Privés de terres à cultiver et de moyens de subsistance, ces derniers luttent pour assurer leur survie quotidienne.
Une origine liée aux inondations
Le village de paix de Mayengo a été créé pour reloger les victimes des inondations de 2022 causées par les eaux montantes du lac Tanganyika. Ces inondations avaient contraint les habitants des communes de Bugarama et Muhuta à abandonner leurs terres et leurs maisons. Bien que le gouvernement ait répondu à cette crise en leur fournissant de nouveaux abris, il n’a pas résolu le problème crucial du manque de terres cultivables. La plupart de ces familles vivaient autrefois de l’agriculture et de l’élevage.
Depuis leur relocalisation, les habitants de Mayengo demandent des terres et des moyens de subsistance. Jusqu’à présent, aucune mesure concrète n’a été prise pour répondre à ces revendications, plongeant les familles dans une précarité extrême.
Conséquences sur la scolarité des enfants
Face à cette situation, de nombreux enfants du village abandonnent l’école pour contribuer à la survie de leur famille. Certains se tournent vers de petits métiers ou vont pêcher dans le lac Tanganyika, tandis que d’autres deviennent des proies faciles pour les trafiquants d’enfants. Des cas ont été signalés dans la zone de Kigwena, où des enfants sont recrutés et emmenés en Tanzanie voisine.
Selon des sources éducatives, le village de paix de Mayengo comptait 500 élèves en début d’année scolaire. Aujourd’hui, un dixième de ces écoliers a déjà quitté l’école.
Appel à l’aide des parents et des autorités
Les parents exhortent les autorités administratives de Rumonge à prendre des mesures pour ramener leurs enfants à l’école et enrayer ce phénomène d’abandon scolaire. En réponse, l’administrateur communal, Augustin Minani, a visité la zone de Kigwena très récemment pour examiner les défis auxquels la région est confrontée, notamment dans le domaine de l’éducation.

M. Minani a déclaré que la commune mettra tout en œuvre pour ramener les enfants à l’école et pour sanctionner les employeurs illégaux d’enfants de moins de 18 ans. « Toutes les mesures nécessaires seront prises pour protéger ces enfants et les remettre sur le chemin de l’école », a-t-il affirmé.
Un exemple alarmant
Il y a quelques jours, neuf jeunes filles de moins de 16 ans, élèves de l’école fondamentale de Busebwa, ont été interceptées alors qu’elles tentaient de se rendre clandestinement en Tanzanie pour effectuer de petits travaux après avoir abandonné l’école. Cet épisode illustre l’urgence de prendre des mesures pour lutter contre la traite d’enfants et renforcer les actions de maintien à l’école.
La situation au village de paix de Mayengo met en évidence les conséquences dramatiques des crises environnementales et de la précarité économique sur la scolarité des enfants.
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Photo : des jeunes salariés sur un site de production de l’huile de palme à Rumonge © SOS Médias Burundi
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