Le tribunal de Ngozi a prononcé des peines lourdes contre des opposants

Le tribunal de Ngozi a prononcé des peines lourdes contre des opposants

Quatorze membres  du parti CNL  originaires des communes de  Marangara et Kiremba en province de Ngozi(nord du Burundi) ont écopé hier d’une peine de 10 ans chacun. En plus, ils devront payer chacun une amende de 200.000 francs burundais. Les responsables de la principale formation politique d’opposition parlent d’instrumentalisation de la justice. La défense compte interjeter appel. (SOS Médias Burundi)

Le jugement est  tombé hier. Le procès avait été mis en délibéré vendredi de la semaine dernière.

La condamnation concerne 14 membres du parti CNL. Ils sont accusés de tentative d’assassinat, de destruction des maisons et de dévastation des champs de cultures sur la colline de Kagina en commune de  Marangara.

Les faits pour lesquels les militants du CNL ont été jugés remontent à décembre dernier. Une bagarre entre des membres du CNDD-FDD à majorité des jeunes Imbonerakure et des militants du CNL avait fait plusieurs blessés et deux morts, selon les responsables du CNL.

Toutefois, les responsables de la formation politique dirigée par le premier vice-président de l’Assemblée Nationale Agathon Rwasa dénoncent un harcèlement politique, et une instrumentalisation de la justice par le parti au pouvoir. «Nos militants ont été attaqués par des Imbonerakure armés de machettes, de bars de fer et de gourdins. Ils rentraient des cérémonies d’ouverture solennelle d’un local de notre parti le 12 décembre dernier », expliquent-ils avant d’ajouter que certains Imbonerakure avaient été immobilisés et remis à la police, mais qu’ils n’ont jamais été inquiétés.

Ils disent que le jugement prouve à quel point la justice est instrumentalisée par le parti au pouvoir. Il y a deux jours, le tribunal de Gitega (centre du Burundi) a prononcé des peines de 2 à 10 ans contre deux autres membres du CNL. Ils sont entre autres accusés d’ «atteinte à la sécurité intérieure de l’État » et d’ «outrage aux institutions de la République ».

Dans les deux cas, la défense dit compter interjeter appel.

Il y a quelques semaines, Agathon Rwasa a affirmé que dans la seule province de Ngozi, quatre militants de son parti ont été tués entre les mois de novembre et décembre 2019.

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