L’ONU exige la libération des journalistes d’Iwacu avant les élections de mai prochain

L’ONU exige la libération des journalistes d’Iwacu avant les élections de mai prochain

Des experts des droits de l’homme de l’ONU ont vivement critiqué la condamnation à deux ans et demi de prison de quatre journalistes burundais du journal Iwacu. Ils exigent leur libération pour assainir le climat à l’approche des élections générales de mai 2020. (SOS Médias Burundi)

Pour les experts des droits de l’homme des Nations Unies, la détention de nos confrères et consœurs du journal Iwacu est injuste.

“Après un procès entaché d’irrégularités, la condamnation de quatre journalistes à la prison pour avoir simplement exercé leur travail de collecte d’informations n’est pas acceptable”, ont déclaré David Kaye, le Rapporteur spécial sur la promotion et protection du droit à la liberté d’opinion et d’expression; Michel Forst, le Rapporteur spécial sur la situation des défenseurs des droits de l’homme ; et le Groupe de travail des Nations unies sur la détention arbitraire, jeudi à Genève.

Christine Kamikazi, Agnès Ndirubusa, Térence Mpozenzi et Egide Harerimana ont été arrêtés le 22 octobre 2019 alors qu’ils se rendaient dans la commune de Musigati en province de Bubanza (ouest du Burundi) pour couvrir des affrontements signalés dans la région

Le 30 janvier 2020, le tribunal de grande instance de Bubanza les a condamnés à deux ans et demi de prison et à un million de francs burundais d’amende chacun pour “tentative impossible d’atteinte à la sûreté intérieure de l’Etat”.

L’ONU exige leur libération inconditionnelle.

“Nous sommes vivement préoccupés par le fait que les condamnations à des peines d’emprisonnement aient été prononcées à l’issue d’une procédure qui ne semble pas avoir respecté les garanties du droit à un procès équitable. Ces condamnations semblent directement liées à leurs activités de journalistes. À défaut de respecter ces garanties essentielles, les journalistes doivent être libérés”, ont déclaré les experts de l’ONU.

Selon ces experts, les journalistes qui sont aussi des défenseurs des droits de l’homme doivent pouvoir exercer leur travail de manière indépendante et doivent pouvoir accéder librement aux sources d’information.

D’après ces experts des Nations Unies, ces journalistes doivent être libérés avant les élections de mai prochain pour assainir le climat politico-social. 

Ils notent également que cette affaire s’inscrit dans un contexte où la liberté d’information est de plus en plus menacée, notamment à l’approche du prochain scrutin.

L’ONU s’inquiète que des journalistes et défenseurs de droits de l’homme puissent être vus comme des opposants, soulignant qu’il s’observe une intolérance politique face aux militants de l’opposition.

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