Camp de Nduta (Tanzanie) : des agences humanitaires interdites d’accès

Camp de Nduta (Tanzanie) : des agences humanitaires interdites d’accès

Les ONG empêchées d’entrer s’occupaient notamment des personnes âgées, des enfants non accompagnés, de l’environnement ou encore de l’éducation. Elles ont été frappées par des mesures d’interdiction de va-et-vient dans le cadre de lutte contre le Coronavirus. (SOS Médias Burundi)

Les conséquences des mesures de précaution contre la pandémie de Covid-19 pèsent lourdes au camp de réfugiés burundais de Nduta en Tanzanie.

Depuis ce mardi, plusieurs agences humanitaires qui interviennent dans plusieurs secteurs ont été interdites d’opérer dans ledit camp.

“Il ne reste que quatre ONGs, constituées essentiellement de MSF( Médecins Sans Frontières) et ses partenaires qui s’occupent du volet santé, celles qui interviennent dans la distribution des vivres, le rapatriement, la justice, l’eau et d’autres services sociaux”, a indiqué notre source.

Ces Burundais regrettent que onze autres agences humanitaires se sont vu refuser l’accès dans le camp.

“Parmi celles qui sont interdites, l’on peut citer HelpAge International qui prend en charge les personnes âgées, celles qui prennent en charge des enfants non accompagnés, celles intervenant dans l’éducation des métiers, dans l’environnement, l’hygiène, l’agriculture et l’élevage et bien d’autres”, disent-ils.

Cette décision est prise dans le cadre des mesures de précaution contre le Coronavirus.

“Nous voulons limiter le nombre de gens qui entrent ici venant de l’extérieur pour maximiser notre attention sur peu de personnes et ainsi veiller à ce que le Covid-19 n’entre pas dans le camp. Ces agents humanitaires circulent partout dans le pays, et si nous ne les contrôlons pas sérieusement, ils peuvent nous contaminer”, ont expliqué les responsables du HCR et de l’administration aux réfugiés.

Le HCR juge aussi “non essentielles et remplaçables” les activités des ONG suspendues momentanément.

Cependant, chez les Burundais, la perception est tout autre.

“Imaginez les personnes âgées qui vont manquer du bois de chauffage, des enfants non accompagnés qui seront délaissés à eux mêmes et ceux qui suivaient des formations professionnelles qui vont arrêter. De toute façon, il sera très difficile à quatre ONGs de combler le vide créé par onze agences humanitaires, avec tout le personnel qui y était attaché”, font savoir plusieurs réfugiés burundais.

Le HCR a expliqué, qu’une fois la pandémie de coronavirus maîtrisée, ces ONG reprendront leurs activités.

Les réfugiés et demandeurs d’asile quant à eux se montrent plus pessimistes, estimant que les conséquences de la suspension de certaines ONG pourront être graves et sur une longue période.

C’est au moment où la Tanzanie qui héberge plus de 167.000 Burundais est frappée par la crise de Covid-19 même si des mesures interdisant les rassemblements n’ont pas encore été prises.

En moyenne, 70 nouveaux cas de covid-19 sont confirmés chaque semaine dans le pays. Jusqu’à jeudi, ce pays comptait 280 malades de Coronavirus et 10 morts.

Previous Gatumba : les inondations détruisent un millier de maisons
Next Trois parents d'élèves détenus depuis hier à Rumonge

About author

You might also like

Réfugiés

Nduta-Nyarugusu (Tanzanie ) : les réfugiés de plus en plus sensibilisés pour rentrer

Depuis plus d’une semaine, les responsables des camps de réfugiés burundais de Nduta et Nyarugusu en Tanzanie en collaboration avec le HCR ont lancé une campagne de les sensibiliser à

Réfugiés

Kigoma : le gouvernement tanzanien veut retirer l’agrément aux ONG œuvrant dans les camps de Nduta et Nyarugusu pour accélérer le retour forcé des Burundais

Le gouvernement tanzanien a annoncé un plan visant à retirer l’agrément à toutes les ONG œuvrant dans les camps de réfugiés de Nduta et Nyarugusu. Thobias Andengenye, gouverneur de la

Réfugiés

Nyarugusu (Tanzanie) : trois mois sans distribution des produits d’hygiène

Le camp de Nyarugusu en Tanzanie vient de passer plus de trois mois sans aucune aide de matériel d’hygiène surtout les savons de lessive. Les réfugiés burundais y voient une