Le sénat burundais a un nouveau bureau
Tous les trois membres du bureau sont issus du parti au pouvoir. C’est une première depuis l’accession au pouvoir par le CNDD-FDD. Pour Charles Nditije, président du parti Uprona, aile de l’opposition, la mise en place de ce bureau « s’inscrit dans la logique d’enterrer les Accords d’Arusha ». (SOS Médias Burundi)
Le nouveau président du sénat est Emmanuel Sinzohagera. Ce pasteur originaire de la province de Bujumbura ( ouest du Burundi) a été élu par 38 sénateurs sur les 39 qui composent le sénat.
Ce Hutu qui est et en même temps chargé du développement au sein du CNDD-FDD, a promis de travailler dans la transparence tout en faisant la promotion de la justice.
La première vice-présidente du sénat est également de l’ethnie Hutu. Spès Caritas Njebarikanuye est native de la province de Gitega ( centre du Burundi). Elle garde le même poste qu’elle occupait depuis 2015.
Le deuxième vice-président du sénat est un Tutsi. Cyriaque Nshimirimana a été élu dans la circonscription de Ruyigi ( est).
Les deux vice-présidents ont également été élus par 38 sénateurs sur les 39 qui étaient présents.
Depuis l’accession au pouvoir du CNDD-FDD en 2005, c’est pour la toute première fois que le bureau du sénat soit composé par des membres du parti au pouvoir seulement, ce qui n’a pas surpris Charles Nditije, président du parti Uprona, aile de l’opposition.
« C’est pour nous une suite logique de la constitution du 7 juin 2018 qui a été promulguée par feu Nkurunziza. Cette constitution enterre les Accords d’Arusha pour la paix et la réconciliation au Burundi et elle verrouille tous les espaces de liberté politique, civile et rend ainsi impossible l’exercice d’un pouvoir démocratique… Il en va d’ailleurs même du bureau de l’Assemblée Nationale. Donc nous sommes retournés dans un monopartisme de fait, dans un pouvoir qui n’accepte pas l’existence du multipartisme », a-t-il réagi.
Selon M.Nditije, ce pouvoir basé sur l’exclusion a comme conséquences « la violence, l’intolérance, les assassinats, les enlèvements, les réfugiés , les exécutions extrajudiciaires… ».
Et de conclure, « ce n’est pas tout, le président a une mainmise sur le travail de l’Assemblée Nationale et du sénat. Quand une loi est votée par exemple et qu’elle ne rentre pas dans la volonté du chef de l’État, il la met sous le boisseau pendant trente jours et cette loi votée devient caduque. On est aujourd’hui dans un régime autoritaire, dictatorial et militaire qui fait la pluie et le beau temps aux humeurs des dirigeant de ce pays. On ne peut rien en attendre ».
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Photo: Emmanuel Sinzohagera, le nouveau président du Sénat burundais / DR
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