Burundi-Rwanda : deux délégations militaires en tête à tête pour résoudre l’insécurité sur les frontières communes

Burundi-Rwanda : deux délégations militaires en tête à tête pour résoudre l’insécurité sur les frontières communes

La rencontre de haut niveau a eu lieu ce mercredi sur la frontière burundo-rwandaise de Gasenyi-Nemba (Kirundo-Busegera, au nord du Burundi). Les responsables des renseignements militaires des deux cotés devraient discuter des questions d’insécurité sur plusieurs points des frontières communes. La médiation est jouée par le Mécanisme Militaire Conjoint de Vérification des Frontières de la CIRGL (Conférence International sur la Région des Grands Lacs). (SOS Médias Burundi)

La délégation militaire burundaise a accepté de franchir quelques mètres de la frontière pour prendre part à cette réunion tenue dans le district de Bugesera, à l’Est du Rwanda, non loin de la frontière commune.

Les discussions ont été dominées par un seul point: les tensions entre les deux pays depuis plus de cinq ans.

La délégation burundaise était conduite par le Colonel Ernest Musaba, chef du renseignement militaire du Burundi, tandis que le Brigadier général Vincent Nyakarundi, chef du renseignement de défense à la Force de Défense du Rwanda (RDF) était à la tête de la délégation du Rwanda.

Il s’agit d’une première rencontre physique entre les forces de sécurité et de défense des deux pays depuis la détérioration des relations entre les deux nations soeurs en 2015.

L’initiative a été amorcée par le mécanisme militaire conjoint de vérification, un cadre militaire régional relevant de la Conférence Internationale sur la Région des Grands Lacs (CIRGL).

Et c’est d’ailleurs le Colonel Léon Mahoungou, commandant de ce mécanisme qui a assuré la facilitation.

Il a rappelé aux deux parties que l’objectif de la CIRGL est de résoudre, entre autres, les problèmes de paix et de sécurité dans la région des Grands Lacs.

“Les membres de la région, en particulier le Rwanda et le Burundi, ont trempé pendant plus de cinq ans, dans de problèmes de sécurité régionale, qui ont affecté les activités transfrontalières. Et l’augmentation des incidents à la frontière commune a causé des pertes en vies humaines et matérielles regrettables”, a déclaré le commandant devant les délégués des deux pays à l’ouverture de la réunion.

Il a rappelé que la CIRGL ne pouvait pas rester indifférente dans ses missions de facilitation et de restauration de la confiance mutuelle dans la région, ce qui justifie l’organisation de cette rencontre, a-t-il ajouté.

Depuis plusieurs années, les deux armées s’accusent mutuellement de traverser les frontières et d’attaquer le territoire voisin ou de laisser aller les assaillants armés.

La dernière attaque remonte à juin dernier. Elle a été menée à Yanze, dans le sud-ouest du Rwanda.
L’armée rwandaise a affirmé que « les assaillants sont venus du Burundi et s’y sont repliés ».

Elle a accusé la FDNB (Force de Défense Nationale du Burundi) d’être complice, ce que l’armée burundaise a renié.

En novembre 2019, la commune de Mabayi, en province de Cibitoke (nord-ouest du Burundi) a été la cible d’attaques des hommes armés.
Le gouvernement burundais a accusé Kigali d’être derrière des attaques qui ont coûté la vie à une dizaine de militaires burundais, selon nos sources.

L’objectif de la réunion est de renormaliser les relations militaires et diplomatiques entre les deux pays de la région des Grands Lacs.

Après quelques allocutions d’ouverture, la séance s’est tenue à huis clos. Le communiqué final n’est pas encore rendu public.

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Photo:la rencontre de haut niveau a eu lieu ce mercredi sur la frontière burundo-rwandaise de Gasenyi-Nemba (Kirundo-Busegera, au nord du Burundi) ? Igihe.com

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