Burundi: quatrième comparution des accusés dans l’affaire Ndadaye

Burundi: quatrième comparution des accusés dans l’affaire Ndadaye

Sur 20 individus, 5 seulement se sont présentés devant les juges de la cour suprême. Ils siégeaient en itinérance dans la capitale politique Gitega (centre du Burundi). (SOS Médias Burundi)

Il s’agit du général major Célestin Ndayisaba, commissaire de police Ildephonse Mushwabure, colonels Gabriel Gunungu , Laurent Niyonkuru ainsi qu’Anicet Nahigombeye.

Ils sont poursuivis dans un même dossier d’avoir joué un rôle dans l’assassinat de feu président Melchior Ndadaye, Hutu élu démocratiquement en 1993. Il a été assassiné le 21 octobre 1993, quelques mois après son élection.

Le ministère public les accuse « d’attentat contre le chef de l’État ,attentat contre l’autorité de l’État tendant à porter les massacres, dévastations et pillages ».

Général Célestin Ndayisaba est poursuivi pour avoir « supervisé des mutins sur le terrain, participé dans des réunions de préparation du putsch, figuré parmi les officiers de premier rang… et éliminé physiquement le président Ndadaye ».

Les accusations du ministère public vont jusqu’à préciser que cet officier de la catégorie des généraux avait confisqué le pistolet du capitaine Cishahayo ,officier d ‘ordonnance au palais de feu président Melchior Ndadaye.

Il lui est aussi reproché d’avoir assuré la protection de François Ngeze qui avait été proclamé chef de l’État par les mutins.

Appuyé par son avocat, Maître Pascal Ruyange, le concerné a rejeté toutes les accusations. Il a ajouté qu’il dormait chez lui la nuit du putsch.

Toutefois, il a reconnu avoir été parmi les membres de la cellule de crise dont le commandement était assuré par le major Pierre Buyoya, ancien président de la République du Burundi.

Il est allé jusqu’à fournir un détail jusqu’ici ignoré par les juges : avoir ordonné à l’ancien colonel Bernard Busokoza ( ancien premier vice-président d’octobre 2013 à février 2014) de restaurer le réseau téléphonique qu’il avait coupé

Pour celui qui a passé une décennie à commander des troupes qui combattaient les groupes armés Hutu dont le CNDD-FDD, les accusations du ministère public ne sont pas « fondées », d’autant plus qu’aucune preuve tangible n’a été fournie. Il les qualifie de « montage ».

Ce mercredi, les quatre coaccusés de Ndayisaba n’ont pas été entendus. Ils pourront l’être ce jeudi ou vendredi.

Les autres individus poursuivis dans le dossier Ndadaye, tous des anciens officiers supérieurs et dignitaires dont l’ancien président Pierre Buyoya, actuel représentant de l’Union Africaine au Sahel et au Mali n’ont pas comparu, n’étant pas au pays. Leurs avocats n’ont pas voulu plaider.

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