Nyarugusu: les autorités tanzaniennes ont ordonné la destruction des champs de réfugiés burundais

Nyarugusu: les autorités tanzaniennes ont ordonné la destruction des champs de réfugiés burundais

Depuis samedi dernier, les réfugiés burundais du camp de Nyarugusu ont reçu l’ordre de détruire tous les champs de cultures, à l’exception de ceux de légumes. L’ordre a été donné par des responsables des zones dans le camp. Ces derniers affirment que c’est une mesure prise par les hautes autorités du pays. La mesure a dernièrement été prise dans un autre camp abritant des Burundais. Les réfugiés y voient une manière de les contraindre de rentrer dans leur pays. (SOS Médias Burundi)

Les réfugiés ont appris la mesure samedi dernier. C’était à l’issue d’une réunion qui a eu lieu dans le camp entre les chefs de zones et les réfugiés.

“Les chefs de zones nous ont réunis en urgence. Très furieux, ils nous ont annoncé qu’ils venaient de recevoir l’ordre de déraciner toutes les cultures sauf des légumes. Ils ont expliqué que l’ordre venait du président du camp qui est en même temps un représentant du gouvernement tanzanien »,racontent des réfugiés qui ont pris part à la réunion.

Et de poursuivre: « Ils nous ont sommés de détruire nous-mêmes nos champs, à défaut de quoi, la police viendrait s’en charger. Ils ont également fait savoir que les récalcitrants s’exposent à des sanctions allant jusqu’au retrait du statut de réfugié ».

Des réfugiés contactés par SOS Médias Burundi affirment que de petites plantations de fruits, maïs ou encore haricot autour de leurs habitations ont été détruites.
Ils dénoncent une mesure qui les prive de l’équilibre alimentaire et de la lutte contre la malnutrition, surtout chez les enfants.

Une telle mesure a dernièrement été prise dans le camp de Nduta, un autre camp de réfugiés burundais. Elle a été maintenue malgré la contestation des concernés.

Une mesure qui vise seulement les Burundais.

Selon nos sources, seuls les champs de Burundais sont visés.

“Vous voyez à coté de nous, les champs des réfugiés congolais sont verdoyants. Les propriétaires ne s’inquiètent pas. Nous avons demandé pourquoi la mesure ne concerne que les Burundais, on nous a répandu que c’est parce que les Congolais ne sont pas concernés par le rapatriement en cours », confient désespérément des réfugiés dont les champs ont été détruits.

Ils comptent saisir des instances judiciaires contre des mesures « intempestives visant à les contraindre de rentrer au Burundi », s’ils trouvent des moyens ou un appui.

Le camp de Nyarugusu héberge encore plus de 57.000 réfugiés burundais et congolais.
Les Burundais qui y sont installés ont fui la crise de 2015 déclenchée par un autre mandat controversé de feu président Pierre Nkurunziza.

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