Affaire Burambi : les autorités ne lâchent rien

Affaire Burambi : les autorités ne lâchent rien

Quatre individus poursuivis dans l’affaire Burambi ont été transférés à la prison de Murembwe (Sud-ouest du Burundi) depuis quatre jours. Ils étaient détenus au commissariat provincial depuis le début du mois. (SOS Médias Burundi)

Il s’agit de deux femmes et deux jeunes hommes. Les deux femmes sont respectivement veuve de feu Protais Niyondiko, ancien gendarme tué par la police le 18 janvier à Maramvya dans la commune de Burambi (Rumonge) et l’épouse d’un homme de la localité qui a fui par peur d’être arrêté par les forces de l’ordre et les autorités communales qui le soupçonnent de collaborer avec des groupes rebelles.

Les deux jeunes gens eux sont des cousins. Manassé Manirakiza est le fils de Déo Niyongabo et Kezakimana celui d’Égide Sindayigaya.

Le père du premier a été tué par la police le 16 janvier à Maramvya. La police affirme qu’il était à la tête d’un groupe armé qui a tué au moins 26 personnes lors des quatre dernières années.

Le second est décédé au commissariat de Rumonge une semaine après des suites d’actes de torture lui infligés, selon nos sources.

Les quatre personnes rejoignent en prison l’épouse de feu Niyongabo et un de ses fils qui viennent d’y passer plus de dix mois. Il leur est reproché de n’avoir pas dénoncé l’endroit où logeait le père de famille quand il était encore en vie.

Le transfert des quatres individus à Murembwe a été décidé par le parquet de province. La police et le parquet n’ont pas jusqu’ici communiqué sur les circonstances de la mort d’Égide Sindayigaya. Mais le porte parole du ministère en charge de la sécurité a affirmé le 19 janvier à Maramvya devant une foule d’habitants que Protais Niyondiko et Déo Niyongabo étaient des leaders d’un groupe armé qui tuait et tendait des embuscades dans les provinces de Bururi (Sud), Rumonge et Bujumbura (Ouest).

Entre septembre et décembre 2020, au moins cinq personnes ont été tuées dans la commune de Burambi dont deux responsables collinaires et un représentant de jeunes du CNDD-FDD, le parti au pouvoir.

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Photo : Égide Sindayigaya (assis à terre le troisième en partant de la gauche), mort dans le cachot du commissariat provincial de la police à Rumonge, il est le père de Innocent Kezimana arrêté par la police à Bujumbura.

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