Mtendeli (Tanzanie)-Nakivale (Ouganda) : le football, moyen d’oublier la vie dure d’exil

Mtendeli (Tanzanie)-Nakivale (Ouganda) : le football, moyen d’oublier la vie dure d’exil

Des réfugiés jouent au football dans les camps pour se distraire et oublier les conditions de vie difficiles, comme le soulignent plusieurs Burundais. Le football est aussi au service de la réconciliation dans des camps qui hébergent plusieurs nationalités. Des compétitions souvent amicales se disputent sans coupe ni prix. (SOS Médias Burundi)

Le camp de réfugiés de Mtendeli en Tanzanie compte à lui seul huit équipes de football. Il s’agit de New Star, Sharp Boys, United, All Stars, New Fire, Dynamic et Kazamwoyo.

Presque tous les dimanches après-midi, des Burundais assistent à des matchs amicaux. “C’est une façon de passer le temps utilement, se divertir et oublier les malheurs. Les jeunes nous amusent et rendent nos vies meilleures malgré tout. On oublie de penser qu’on ne va pas manger ou qu’on est persécuté”, expliquent des Burundais impatients d’assister à un match qui opposait l’équipe New Star communément appelée “Ibisamagwe” et Sharp Boys.

Ce sont ces deux équipes qui conservent les titres avec des coupes et des prix décernés surtout par les ONG humanitaires.

Le jeu de la réconciliation à Nakivale…

Au camp de Nakivale en Ouganda, des réfugiés burundais affirment que le football est pour eux un outil favorable à la cohésion entre différentes communautés.

Dimanche dernier, sur le terrain se trouvant dans la vallée qui sépare le village de Misierra et Kabazana A, était organisé un match amical entre deux équipes, Hope For Humanity FC (Burundaise) et Sharp Boys FC (Rwandaise).

Un match sur un terrain de football du camp de Mtendeli mai 2021

Le match a été caractérisé par un climat d’entente et d’enthousiasme chez les fans. Il s’est soldé par un but à zéro en faveur de l’équipe burundaise.

Pour les organisateurs, l’objectif n’était pas de compter des buts mais plutôt la réconciliation. “L’objectif visé a été atteint car le climat malsain entre les deux communautés burundaise et rwandaise n’est plus d’actualité. Les premiers accusent les seconds d’être des génocidaires. Les Rwandais de leur part accusent les Burundais d’être des émissaires du Rwanda venus les traquer”, a indiqué un des responsables de l’Association Hope For Humanity, qui a organisé ce match amical. “Je suis vraiment rempli de joie car ce match a été magnifique. On craint qu’un jour nos deux communautés s’affrontent mais nous venons de constater que nous sommes unis, et surtout nous partageons la même langue et la même culture. Aucun joueur n’a blessé son adversaire et les fans étaient tous réunis”, raconte un des spectateurs du match.

Que ce soit à Mtendeli ou à Nakivale, les joueurs se prennent en charge eux-mêmes. Ils demandent une assistance, un encadrement, des tenues appropriées et des ballons. Mtendeli compte plus 25.000 Burundais alors que Nakivale en héberge plus de 42.000.

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Photos : un match sur un terrain de football du camp de Nakivale, mai 2021

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