Uprona : ses derniers restes impurs ne cessent de s’émietter

Uprona : ses derniers restes impurs ne cessent de s’émietter

Le parti Uprona a exclu l’ancien premier vice-président de la République Gaston Sindimwo, l’ancien sénateur Anicet Niyongabo et Isidore Mbayahaga. Ce dernier est le seul à avoir remorqué ses ouailles derrière le CNDD-FDD (lors des élections de mai 2020). Ils sont accusés de se rebeller contre les règlements de ce parti et de ternir son image. Les incriminés rejettent en bloc cette décision et parlent d’un non-lieu et appellent aux élections de nouveaux dirigeants du parti. (SOS Médias Burundi)

Tout a commencé lorsque les trois ténors récemment exclus ont appelé aux élections au sein du parti. Le mandat des dirigeants actuels a expiré depuis le 14 août 2019. Pour les cadres déchus, il faut organiser des élections pour procéder au changement des dirigeants.

Une revendication qui n’a pas été du goût des dirigeants actuels qui ont convoqué une réunion en urgence mardi soir. Abel Gashatsi, le président du parti et des membres des comités exécutif et central acquis à sa cause ont décidé à l’unanimité l’exclusion de l’ancien premier vice-président de la République Gaston Sindimwo, l’ancien sénateur Anicet Niyongabo et Isidore Mbayahaga.

Selon des témoins, les membres du comité central proches à M. Sindimwo n’ont pas été permis d’accéder à la salle de réunion. Le désormais député dénonce une décision fantaisiste, illégale et illégitime. Sindimwo annonce une bataille juridique dans les jours à venir. « On n’a fait que demander que des nouveaux organes du parti soient mis en place car le mandat d’Abel Gashatsi a expiré au mois d’août 2019, de même que celui de son comité exécutif. Il n’a pas de prérogative d’exclure quiconque car il est illégitime », a déclaré celui qui avait été choisi comme candidat présidentiel de l’Uprona l’an dernier.

Les trois concernés ont adressé une lettre au ministère de l’Intérieur en charge de réguler les partis afin que de nouvelles élections soient organisées dans la légalité selon l’article 27 du règlement d’ordre intérieur. «Nous ne sommes pas les seuls, nous représentons une grande partie des Badasigana (nom des membres de l’Uprona). Ils veulent seulement s’en prendre à nous pour étouffer nos revendications. Personne ne va nous arrêter jusqu’à ce que nous dotions notre parti de nouveaux organes », a fait savoir Gaston Sindimwo.

Le ministère de l’Intérieur se réserve de se prononcer sur ce dossier. Il lui faut avoir les correspondances des deux parties en conflit pour les analyser et statuer. Le parti Uprona est considéré par plusieurs Burundais comme la formation politique représentante des Tutsis.

Depuis les années 90, il ne cesse de s’émietter, les organes dirigeants de l’aile reconnue par le gouvernement ayant été récupérés par des proches du CNDD-FDD, considérés comme des « impurs ». Au moins cinq ailes existent aujourd’hui au sein du parti.

Le chef de l’État aurait dernièrement demandé aux différents démembrements du parti de l’indépendance de se réconcilier afin qu’il puisse leur donner des postes au gouvernement, une façon d’afficher de plus en plus une image d’un pays plus sûr, uni et inclusif. « Mais l’équipe dirigeante du pays aujourd’hui ne veut plus entendre parler de Gaston Sindimwo à qui elle reproche d’avoir amassé des richesses sous le pouvoir de Nkurunziza et déshonoré beaucoup de cadres du CNDD-FDD lors des cinq dernières années », assurent nos sources.

Gaston Sindimwo, comme Abel Gashatsi sont les deux seuls députés issus de l’Uprona, le second étant deuxième vice-président de l’Assemblée Nationale. Selon la loi en vigueur, un député banni de son parti perd automatiquement son statut.

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Photo : les trois cadres de l’Uprona évincés de leur parti

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