Bujumbura : le transport paralysé par la pénurie du carburant

Bujumbura : le transport paralysé par la pénurie du carburant

Des fils de bus, de taxi-motos, des mototricycles ne désemplissent pas sur les stations-service de la capitale économique, au grand damn des passagers. (SOS Médias Burundi)

Il est 16h ce mardi. Des véhicules sur différents stations-service attendent d’être servis depuis le matin. A la station d’essence située aux abords du quartier 4 et 5 près du carrefour, en zone de Ngagara (nord de la ville), c’est le même constat: des chaînes de bus, surtout ceux qui desservent l’intérieur du pays font la queue depuis le matin.

Plus en bas du quartier 5, à une station située près de l’église évangélique Bon Berger, des camions remorques y sont garés depuis le matin. Sur les stations se trouvant sur la chaussée Peuple Murundi (centre), pas de carburant non plus.

Les conséquences se font déjà sentir. Au parking desservant les quartiers du nord et nord-ouest, les gens alignés attendaient désespérément des bus de transport depuis 15h.

Toutefois, le prix du carburant à la pompe n’a pas encore changé.

Une pénurie généralisée

Au sud-ouest du pays, c’est le même problème. Un employé de l’une des dizaines de stations se trouvant au chef-lieu de la province de Rumonge (sud-ouest) a indiqué qu’il n’y a pas de carburant depuis une semaine.

Conséquences, des pêcheurs, des bus de transport ainsi que des commerçants d’origine congolaise et tanzanienne qui s’approvisionnent sur place avant de retourner chez eux éprouvent plusieurs difficultés.

À Matana en province de Bururi (sud du Burundi), la pénurie du carburant fait parler d’elle. Des habitants du chef-lieu de la commune disent que les stations d’essence viennent de passer plus d’une semaine sans carburant. À Bururi, aucune station ne dispose du carburant. Des chauffeurs contactés disent qu’ils s’approvisionnent à 4000 francs burundais le litre sur le marché noir. Son prix officiel est de 2400 francs.

Dimanche dernier, le ministère du commerce avait sorti un communiqué pour indiquer les stations-service où les véhicules pouvaient s’approvisionner mais les transporteurs disent qu’ils se rendent sur ces stations et ne trouvent aucune goutte. Ils interpellent le gouvernement à rendre disponible ce produit. Ils estiment qu’ils travaillent à perte à cause de la pénurie. Dans les provinces du nord et du nord-est à Kirundo, Ngozi et Muyinga, la pénurie de carburant a des conséquences sur le fonctionnement des hôpitaux, causant des décès chez les femmes enceintes et nouveau-nés, selon nos sources.

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Photo d’archives : plusieurs conducteurs de taxi moto sur une station service.

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