Burundi-Rwanda : une réunion entre des gouverneurs pour parler du bon voisinage

La réunion a eu lieu ce lundi sur le poste frontière de Gasenyi-Nemba (nord du Burundi). Du côté burundais, deux gouverneurs étaient présents. Il s’agit de ceux des provinces de Kirundo (nord) et Muyinga (nord-est) tandis que le Rwanda avait été représenté par les autorités du Sud et de l’est. Les échanges ont porté sur le renforcement de la paix et la sécurité des deux côtés de la frontière. (SOS Médias Burundi)

A l’ouverture de la rencontre, Albert Hatungimana, gouverneur de Kirundo a indiqué que la réunion s’inscrit dans le cadre du bon voisinage entre les deux pays.

Du côté du Rwanda, les autorités invitées ont salué l’initiative et la volonté de la part des deux chefs d’État burundais et rwandais , pour la reconquête des bonnes relations. Ils ont réaffirmé leur engagement et collaboration en vue d’arriver à une paix durable. La question de la sécurité des deux côtés de la frontière a été évoquée.

Les gouverneurs du nord-est du Burundi et du sud-est du Rwanda se sont convenus d’échanger toujours des « malfaiteurs » qui sont arrêtés sur le territoire du pays voisin, essayant de perturber la sécurité. « Des mesures de lutte contre le Covid-19 et la fraude à la frontière ont également été évoquées », ont révélé à la presse les représentants des deux nations sœurs de la région des Grands-Lacs d’Afrique.

Selon des organisateurs de la rencontre, de telles réunions se tiendront chaque trimestre mais pourront être organisés d’un moment à l’autre en cas de besoin. La semaine dernière, l’armée burundaise avait remis à celle rwandaise 11 rebelles de la FLN (Force de libération nationale) à la même frontière. Fin juillet, les autorités rwandaises avaient remis au Burundi 19 combattants au même poste frontière.

Les présidents burundais et rwandais ont annoncé « le rétablissement des relations » au point mort depuis 2015.
Toutefois, la frontière terrestre, plus utilisée par les Burundais et Rwandais reste fermée,non seulement pour des raisons de lutte contre la propagation du Coronavirus. « La frontière restera fermée jusqu’à ce que le Rwanda rende au Burundi les putschistes se trouvant sur son sol », a récemment réaffirmé une porte parole du ministère en charge des relations internationales dans une conférence publique des portes parole des institutions étatiques.

Il y a plus de deux mois, le tout puissant premier ministre Alain Guillaume Bunyoni avait tenu les mêmes propos ajoutant que « nous maîtrisons et sommes au courant de tout ce qui se passe là-bas (au Rwanda) car nous avons des membres de nos familles dans ce pays ».

Depuis plus de six ans, les deux pays de la région des Grands-Lacs d’Afrique s’accusent mutuellement d’aider et héberger des groupes armés et opposants recherchés par leur justice voulant déstabiliser la sécurité de chacun.

Depuis quelques mois, des autorités des deux pays notent des avancées « significatives » dans la renormalisation des relations.
À par des réunions des gouverneurs et des rencontres des responsables des renseignements militaires, des échanges téléphoniques au haut niveau sont aussi organisés, selon nos sources.

Les efforts ont par exemple conduit à la visite du premier ministre rwandais Édouard Ngirente en juillet pour participer à la célébration du 59 ème anniversaire de l’indépendance du Burundi et à la représentation du Burundi dans la réunion ministérielle Union européenne-Union africaine qui se tient dans la capitale rwandaise.

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Photo : arrivée des représentant burundais et rwandais au poste frontière de Gasenyi-Nemba, le 25 octobre 2021