Rutana : le tribunal de grande instance use des manoeuvres dilatoires dans les procès politiques
Des familles des prisonniers politiques dénoncent la lenteur dans le traitement des dossiers des prisonniers politiques à Rutana (sud-est du Burundi). Le cas le plus récent concerne un procès de 14 militants du CNL (parti d’opposition). Le procès a été reporté pour le 27 décembre sans motifs valables. (SOS Médias Burundi)
Le président du tribunal ainsi que le procureur de la République à Rutana sont pointés du doigt. « Ils sélectionnent les dossiers qui sont liés à la politique. Ils sont les seuls à les traiter », disent certains magistrats affectés à Rutana.
L’ exemple le plus récent est celui de ce mardi 9 novembre. Quatorze prisonniers qui comparaissaient dans une audience publique ont été obligés de retourner à la prison sans plaider.
Selon nos informations, le président du siège du jour en même temps président du tribunal de grande instance de Rutana a ordonné leur retour à la prison. Il leur reproche d’avoir été en retard et de s’être présentés alors que les autres justiciables se trouvaient déjà en pleine séance.
Le procès des 14 prisonniers a été reporté au 27 décembre prochain par le président du tribunal de grande instance et président du siège .
Des proches de ces prisonniers déplorent la mesure. Ils estiment que le président du tribunal a l’intention de maintenir en prison un responsable du CNL faisant partie du groupe.
Il s’agit de Jean Pierre Ndacayisaba, représentant du CNL en commune de Giharo. Il a été arrêté par une cinquantaine de jeunes Imbonerakure du CNDD-FDD le 12 août dernier.
______________
Photo : chef-lieu de la province de Rutana