Affaire-Bunyoni: l’ancien premier ministre a recruté une entreprise criminelle afin d’assassiner le président Neva (Ministère public)
Le procès du général Bunyoni se poursuit devant la cour suprême en itinérance à Gitega (capitale politique). Mercredi, le ministère public a accusé le général Bunyoni d’atteinte à l’économie nationale. Il a signalé que l’ancien premier ministre détenait une somme importante de devises à son domicile. Il a fourni ses devises à une entreprise criminelle pour tuer notamment le président Évariste Ndayishimiye, selon l’accusation. Le prévenu a rejeté toutes les allégations qui lui sont reprochées. (SOS Médias Burundi)
Selon le ministère public, le général Bunyoni a donné des devises au colonel de police Désiré Uwamahoro, ancien commandant de la Brigade anti-émeute, dans le but de « renverser le régime constitutionnel ».
Il a parlé de devises qui étaient conservées à la résidence de l’ancien premier ministre, au lieu d’être placées en banque.
Selon toujours le ministère public, cette façon de garder les devises à sa résidence, a déstabilisé le taux de change dans la petite nation de l’Afrique de l’est.
« Aucune loi ne m’empêche de conserver des billets de banque à mon domicile pour subvenir à mes besoins », a rétorqué le général Bunyoni.
Dans l’audience de ce 8 novembre, il a également eu à se justifier sur la prise illégale d’intérêts.
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Ici, le ministère public a parlé de contrat de location d’un bâtiment entre Hyacinthe Niyonkuru (Épouse de Bunyoni) et le gouvernement du Burundi. L’immeuble, situé à Sororezo dans la ville commerciale Bujumbura , est réservé à 15 millions de francs burundais par mois, selon l’accusation.
Pour le ministère public, le fait que le général Bunyoni est légalement marié à Hyacinthe Niyonkuru et que le Burundi reconnaît la communauté des biens, il a bénéficié des intérêts de ce contrat.
L’ ancien premier ministre a vite réagi disant que le ministère de la sécurité publique dont il était à la tête n’a jamais négocié la passation du contrat. Il a ajouté que « je n’ai jamais signé des engagements dans le contrat en tant que ministre de la sécurité publique d’alors ».
Selon Bunyoni, sa femme a signé un contrat avec les ministères des travaux publics et en charge des finances.
« Le ministère de la sécurité publique n’est que simple occupant », s’est-il défendu.
Désiré Uwamahoro et Samuel Destiné Bapfumukeko
Le colonel de police Désiré Uwamahoro et le cadre des renseignements burundais Samuel Destiné Bapfumukeko eux, se sont justifiés sur « la violation des secrets professionnels ».
Le premier est soupçonné d’avoir révélé au général Bunyoni un plan visant à l’arrêter au moment où il est reproché au second d’avoir dévoilé le plan d’arrestation de l’ancien premier ministre et de fouile- perquisition chez le général Bunyoni. Il lui est aussi imputé d’avoir continué à informer Bunyoni sur les actions entreprises par le SNR (Service national de renseignements) durant son évasion. Les deux hommes ont rejeté ces accusations.

Le colonel de police Désiré Uwamahoro, connu dans la répression des manifestations contre un autre mandat controversé de feu président Pierre Nkurunziza en 2015, les abus et violences contre des habitants des zones contestataires dans les années qui ont suivi, s’est présenté à la barre Bible à la main.
« J’ai accepté toutes les accusations qui pèsent contre moi parce que j’étais sous menaces. On m’avait clairement dit que ce serait mon dernier jour si je refusais de signer sur le procès verbal que l’on m’a présenté ou le reconnaître », a-t-il dit aux juges.
Le procès se poursuit ce jeudi à la prison centrale de Gitega où M.Bunyoni est détenu. Selon notre constat, même s’il n’y a pas eu de mesure empêchant les gens de se rendre à cette maison pénitentiaire qui est toujours gardée par plusieurs policiers chaque fois que Bunyoni comparaît, très peu de personnes vont suivre l’audience qui se déroule dans une salle pouvant accueillir une cinquantaine de participants.
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Photo d’archives : Alain Guillaume Bunyoni poursuivi pour tentative d’assassinat contre le chef de l’État et atteinte au bon fonctionnement de l’économie nationale notamment
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