Buhiga : des Imbonerakure sabotent les activités des opposants
Ce dimanche, une réunion des représentants provinciaux et conseillers communaux du CNL en province de Karusi (centre-est) a été interdite et perturbée par des membres de la ligue des jeunes du CNDD-FDD, Imbonerakure. Elle se déroulait dans la permanence provinciale de la première formation politique d’opposition en commune de Buhiga.
Des responsables du parti parlent d’intolérance politique. (SOS Médias Burundi)
Les Imbonerakure venus empêcher la tenue de la réunion étaient dirigés par le chef de zone de Buhiga, Phocas Sindaruhuka, selon des témoins. « Alors qu’on était en pleine réunion, plusieurs Imbonerakure armés de gourdins sont arrivés à notre permanence. Le chef de zone nous a dit que nous ne sommes pas autorisés à tenir la réunion. Nous lui avons expliqué que c’est une activité politique qui n’exige aucune autorisation, mais il s’est catégoriquement opposé à l’activité. Nous avons évité un affrontement car il s’agissait tout simplement d’une provocation », raconte un participant à la réunion écourtée par des Imbonerakure.
Embuscade
Après la perturbation de la réunion, les participants sont retournés à leur domicile. Mais ceux originaires de la commune de Gitaramuka sont tombés dans une embuscade des membres de la ligue des jeunes du parti présidentiel. « Des Imbonerakure qui ont tendu l’embuscade étaient armés de gourdins. Ils ont malmené nos compagnons de Gitaramuka. C’est déplorable, l’espace politique ne cesse d’être verrouillé par le CNDD-FDD »,regrette un responsable local du CNL.
Le chef de zone de Buringa évoque une réunion non annoncée. « Les responsables du CNL n’avaient pas informé l’administration qu’il y a une rencontre prévue », avance Phocas Sindaruhuka. Les participants dans la réunion de ce dimanche étaient au nombre de 27. Dix-sept d’entre eux siègent dans des conseils communaux, le reste constituant le comité provincial.
Toujours à Karusi, 13 autres représentants du CNL avaient été arrêtés fin octobre dernier sur la colline de Rusi en commune de Shombo. Chargés d’avoir pris part à une réunion clandestine, ils ont été relâchés après une semaine de détention dans un cachot de la police locale.
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Photo : une place publique au chef-lieu de la province de Karusi