Nduta (Tanzanie) : un nouveau responsable de la police qui n’inspire pas confiance

Nduta (Tanzanie) : un nouveau responsable de la police qui n’inspire pas confiance

Les responsables du camp de Nduta et du district de Kibondo ont tenu une réunion avec les représentants des réfugiés jeudi dernier. L’objectif était de leur présenter le nouveau responsable de la police du district de Kibondo (DPC). Ce dernier se dit déterminé à en découdre avec des réfugiés soupçonnés de perturber la sécurité dans cette région. (SOS Médias Burundi)

Étaient conviés à la rencontre les représentants des réfugiés à différents niveaux: chefs de zones, de villages ou encore des leaders communautaires. “Nous voulons vous présenter un nouveau responsable de la police récemment affecté dans notre district de Kibondo (District Police Commander). Il est connu pour ses opérations de traque de criminels. Soyez avisés. Un homme averti en vaut deux”, a prévenu le président du camp.

Un discours d’avertissement répété par le maire du district de Kibondo. Il a également ajouté que parmi les réfugiés figurent des individus qui perturbent la sécurité des Tanzaniens.

En octobre dernier, cinq hommes armés ont été tués dans ce district à moins de 15 km du camp de Nduta. Le commandant régional de la police à Kigoma, ACP James Manyama a expliqué qu’il s’agissait de “réfugiés burundais surpris dans des actes de banditisme dans la localité communément appelée Rusohoko ».

Il a signifié que les enquêtes ont révélé que des “Burundais perturbent la sécurité et tendent des embuscades en compagnie des Tanzaniens » dans les districts de Kasulu, Kibondo et Kakonko où sont installés les camps de Nduta, de Nyarugusu et de Mtendeli.

Le nouveau responsable de la police s’est donc dit déterminé à en finir avec cette situation d’insécurité. “Ma mission est claire: faire régner la paix et la sécurité à Kibondo. Et donc vous comprenez que la place des criminels n’est plus ici. Changez de mentalité et dénoncez ceux qui s’adonnent à ces sales besognes car je vais en découdre avec eux”, a-t-il insisté.

Comme pour tranquilliser, il a ajouté: “ cela ne veut pas dire que tout le camp constitue une menace mais je veux dire que des gens nuisibles sont peut-être parmi vous. Essayez de coopérer mes chers amis”.

Plusieurs réfugiés y voient plutôt une menace et affirment que ce nouveau responsable policier n’inspire pas confiance. “À les entendre, c’est comme s’ils veulent nous mettre en garde contre lui”, disent des Burundais.

Nduta est un camp qui s’agrandit. Il compte pour le moment plus de 55 mille réfugiés et continue également d’accueillir ceux qui viennent du camp de Mtendeli comme ce dernier est en passe d’être fermé.

Dans ce camp, plusieurs rapports des associations de défense des droits de réfugiés et organismes internationales dénoncent des cas de torture, de disparitions forcées , d’enlèvements et d’emprisonnements illégaux de réfugiés. Les services secrets et la police tanzaniens sont accusés de collaborer avec les autorités burundaises même pour déporter des réfugiés après des arrestations arbitraires. Au moins huit réfugiés ont été déportés au Burundi au cours des trois dernières années avant de se retrouver dans des prisons dans le pays d’origine, plusieurs dizaines restent introuvables.

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Photo : vue du camp des réfugiés de Nduta

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