Prison de Gitega : 38 prisonniers sont morts dans un incendie

Prison de Gitega : 38 prisonniers sont morts dans un incendie

Le bilan a été annoncé ce mardi après-midi par le vice-président de République du Burundi Prosper Bazombanza. Il a indiqué qu’une soixantaine d’autres personnes ont été blessées dans l’incendie. Le bilan risque de s’alourdir, plusieurs blessés graves sont soignés à l’hôpital régional de Gitega (capitale politique). (SOS Médias Burundi)

L’incendie s’est déclaré ce matin vers 4 h, selon des sources locales. « Comme dégâts, sur les 1500 prisonners, nous déplorons malheureusement 38 morts dont 12 asphyxiés et 26 morts par brûlures profondes. Nous constatons aussi que 69 personnes sont blessées », a annoncé en début d’après-midi le vice-président Prosper Bazombanza.

Selon lui, l’incendie a été causé par « des raccordements et installations anarchiques ».

Bilan mitigé

Dans l’avant midi, un officiel a confirmé à SOS Médias Burundi avoir compté plus de 50 corps.
Des prisonniers ont indiqué au cours de la journée avoir vu au moins 54 corps calcinés.

Des journalistes empêchés de travailler

Depuis le matin, des confrères prestant dans la capitale politique et des collègues en provenance de la capitale économique Bujumbura où reste concentrée l’administration nationale y compris ceux des médias publics se sont vus refuser le droit de prendre des images.


Ils sont restés cloués au commissariat provincial de la police avant l’arrivée de quatre ministres dont celui en charge de la sécurité et du vice-président.

Un camion de pompiers à l’entrée de la prison de Gitega

Un petit tour dans la prison avant d’aller assister à un point de presse à l’hôpital régional de Gitega.

Là le ministre en charge de la sécurité a été on ne peut plus clair: pas question de prendre des images des blessés même s’ils étaient accessibles dans de tentes aménagées ce lundi pour les accueillir. « Ce n’est pas professionnel de prendre des images de blessés. Celui qui va prendre des images, je finirai par l’identifier. Ce soir je vais tout regarder et celui qui passera outre cette mesure, il verra de quel bois je me chauffe », a menacé Gervais Ndirakobuca.

Un peu plus tôt, un civil a été arrêté et conduit dans un cachot de la police pour avoir pris des photos des pick-ups de la police qui évacuaient des morts et blessés.

Construite en 1929 avec une capacité d’accueil de 400 personnes seulement, la prison centrale de Gitega comptait jusqu’à ce mardi 1539 détenus. C’est la troisième plus grande maison d’arrêt de la petite nation de l’Afrique de l’est après celles de la capitale économique Bujumbura communément appelée Mpimba et de la province de Rumonge (sud-ouest) connue comme Murembwe.

Prosper Bazombanza lors d’un point de presse à l’hôpital régional de Gitega, le 7 décembre 2021

Des prisonniers ont dénoncé des secours qui ont tardé à se rendre sur les lieux de l’incendie.

Putschistes

La prison centrale de Gitega héberge tous les détenus accusés dans le dossier du coup d’Etat raté contre feu président Pierre Nkurunziza en mai 2015. C’est d’ailleurs dans cette prison que s’est éteint l’ex général Cyrille Ndayirukiye, numéro deux dans cette affaire fin avril cette année.

Leur compartiment a aussi été englouti par les flammes mais aucun d’entre eux n’a été sévèrement atteint. « Nous n’avons rien sauvé. Chacun de nous a au moins une égratignure. Nous avons été sauvés par le toit d’une chapelle se trouvant dans notre cour. Elle n’a pas été atteinte et nous nous y sommes réfugiés », a indiqué un d’entre eux.

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Photo : un journaliste en compagnie d’un militaire et d’un policier constatent les dégâts à la prison de Gitega

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