Nakivale (Ouganda) : une cinquantaine de ménages burundais retournent en exil

Nakivale (Ouganda) : une cinquantaine de ménages burundais retournent en exil

La plupart des Burundais qui reviennent dans le camp des réfugiés de Nakivale en Ouganda avaient été rapatriés volontairement en 2021. Ils disent avoir été menacés sur les collines d’origine. Toutefois, d’autres réfugiés continuent de rentrer. (SOS Médias Burundi)

Les premiers sont arrivés à Nakivale en novembre et décembre 2021.

Ces Burundais qui étaient rapatriés volontairement par le HCR affirment qu’ils ont été menacés sur les collines d’origine avant de décider de retourner en exil.

“Quand je me suis fait inscrire pour le rapatriement volontaire, je croyais que je serai accueilli comme un enfant qui rentre à la maison. Mais depuis mon arrivée, je n’ai jamais cessé d’être poursuivi et contrôlé par des Imbonerakure (membres de la ligue des jeunes du CNDD-FDD). Ils m’accusaient de soutenir les idées de révolution et de rébellion des groupes armés. J’ai risqué ma vie plusieurs fois et j’ai choisi de quitter le pays”, explique Martin, un père de huit enfants, récemment arrivé à Nakivale.

D’autres affirment avoir fui les mauvaises conditions de vie.

“Je reviens parce que j’ai constaté que même ceux qui n’ont pas fui veulent aussi fuir la famine. Quant à moi, il m’a été impossible de trouver du travail ou une activité génératrice de revenus pour subvenir aux besoins de ma famille », affirme un homme chef de famille de sept personnes récemment accueilli dans le village de Kabazana A.

Une source au HCR indique que plus de 50 ménages ont demandé asile après avoir été rapatriés.

D’autres Burundais préfèrent ne pas se diriger vers le camp mais se confient à des responsables des districts des environs comme Mbarara et Kabare. Il y en a aussi qui sont partis dans la capitale Kampala.

Des réfugiés demandent au HCR et à l’administration du camp d’être vigilants. Ils estiment qu’il peut y avoir des « espions du gouvernement burundais ».

Pendant ce temps, d’autres réfugiés burundais rentrent. Lundi 31 janvier, 395 réfugiés burundais en provenance de ce camp de Nakivale en Ouganda ont été accueillis à la frontière de Kobero en province de Muyinga, au nord-est du Burundi.

Ils sont arrivés en convois de 7 bus estampillés HCR avec d’autres véhicules de la même agence onusienne. Ces réfugiés burundais ont été accueillis par le gouverneur de la province Muyinga, le directeur général chargé du rapatriement, l’ambassadeur de l’Union Européenne au Burundi et le représentant du HCR au Burundi.

Malgré la fatigue, ces rapatriés n’ont pas manqué d’exprimer leur joie de regagner leur pays natal. Un ouf de soulagement pour eux. Ils racontent aussi le calvaire qu’ils ont vécu en exil.

“Nous sommes très heureux d’être au Burundi. Nous avions envie de retourner, mais cela n’a pas été facile. Nous avions de fausses informations en rapport avec le Burundi. Enfin, nous allons nous débrouiller comme tant d’autres compatriotes pour gagner la vie chez nous, ce qui est tellement difficile à accomplir en exil », ont fait savoir des pères de famille.

En 2021, plus de 1200 réfugiés burundais ont été rapatriés de Nakivale, un camp qui abrite encore plus de 41 mille Burundais, selon le HCR. Récemment, le président Évariste Ndayishimiye a annoncé que 143 réfugiés se trouvant dans ce camp lui ont envoyé une lettre pour lui demander de les aider à ce que leur rapatriement soit accéléré.
Il a appelé les Burundais à « contribuer pour que nous puissions louer des bus afin de les faire revenir car ce sont nos frères et sœurs et on doit les aider à revenir pour construire ensemble notre pays ».

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Photo : une pancarte indiquant le camp des réfugiés de Nakivale

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