Bujumbura : marche à pied pour plusieurs habitants de la capitale

Bujumbura : marche à pied pour plusieurs habitants de la capitale

Au premier jour de la mise en application de la mesure de limitation des zones réservées aux Tuk-tuk, motos et vélos, difficile d’avoir un bus de transport ce lundi à Bujumbura, la capitale économique du pays. Ils étaient plus nombreux à attendre le bus pour se rendre au service et à l’école. Plusieurs citadins n’ont pas eu la chance de prendre ce seul moyen de transport plus ou moins accessible. Il fallait se bousculer pour entrer. Certains ont opté pour la marche à pied. (SOS Médias Burundi)

Nos reporters ont constaté une forte demande de bus. Le constat a été qu’il y a moins de bus que de passagers.

Un chauffeur a indiqué que « tous ceux qui se déplaçaient à bord des Tuk-tuk et des taxis motos cherchent à utiliser les bus de transport alors qu’ils sont déjà en quantité insuffisante et certains dans un très mauvais état ».

Un reporter de SOS Médias Burundi s’est rendu au marché Cotebu (zone de Ngagara, nord de la ville). Le parking réservé aux Tuk tuk, motos et vélos était vide.

« Tous ont évacué les lieux depuis hier soir. Leur retrait vers les zones périphériques de la commune de Ntahangwa a permis le développement du transport sur la tête. Des transporteurs sur la tête ont repris le travail pour accompagner les acheteurs qui venaient du marché cotebu », ont remarqué nos sources.

Le seul moyen de transport qui reste fonctionnel au marché est le taxi-voiture. Plusieurs habitants de Bujumbura nous ont dit qu’ils ne pouvaient pas avoir de moyens pour payer un taxi.

Au nord de Bujumbura, les routes étaient quasi désertes. À la gare du nord sur la route nationale 1 (RN1), réputée pour un trafic hors du commun, seuls les véhicules circulaient. De longues files d’attente des passagers attendant les bus de transport en commun se faisaient remarquer. « J’ai dû attendre plus d’une heure et demi pour me trouver un bus à cause des bousculades. Auparavant, je pouvais prendre un taxi moto pour avancer un peu , ce qui n’est plus le cas », raconte une femme rencontrée à l’arrêt -bus situé devant les enceintes de l’hôpital Roi Khaled.

Un parking dans la capitale économique Bujumbura
Un parking dans la capitale économique Bujumbura

Un parent dont les enfants se déplaçaient à bord d’un tricycle pour se rendre à l’école déplore la situation. « Je les ai réveillés vers 4h30 pour qu’ils ne soient pas en retard. Ils doivent désormais soit se déplacer dans les bus ou à pieds, sur une distance de plus ou mois 7 Km », se désole-t-il.

Richard Niyongabo, la vingtaine, faisait le transport à vélo. Aujourd’hui, il désespère. « J’ai terminé mes études secondaires l’an dernier. En attendant de poursuivre mes études je me suis trouvé ce boulot de transport à vélo. Mais, mes rêves s’arrêtent par ici », se lamente le jeune homme.

L’autre catégorie plus touchée par la décision est celle des commerçants. Cette commerçante du marché de Kinindo (au sud de Bujumbura) dit avoir triplement dépensé . « On a dû prendre un taxi- voiture pour aller s’approvisionner au marché Bujumbura City Market dit chez Siyoni( nord de la ville).Au paravent, le Tuk-Tuk nous coûtait 3 000 francs burundais, mais pour le taxi voiture, nous avons payé 10 000 francs. Certainement que la mesure va entraîner la hausse des prix des denrées alimentaires », analyse la commerçante.

Certains transporteurs utilisant les motos, vélos et tricycles ne sont pas sortis de leur maison, ils ne se sont pas rendus même dans les zones qui leur ont été autorisées de fréquenter. Des policiers montaient la garde sur les frontières des zones interdites.

Sur le grand parking du centre-ville de Bujumbura, des longues files d’attente se remarquaient durant toute la journée. Le soir, la situation s’est empirée.

Selon le ministre Gervais Ndirakobuca, la mesure se motive par la recrudescence des cas d’accidents routiers qui font plusieurs morts. Mais les chiffres qu’il a avancé sont de loin différents des statistiques fournies par le chef de l’Etat.

Des habitants attendant un bus à Bujumbura
Des habitants attendant un bus à Bujumbura

Le 23 février dernier quand le ministre en charge des affaires intérieures et de la sécurité publique a annoncé la décision d’extension des zones interdites aux motos, vélos et tricycles dans la ville commerciale Bujumbura, ses services ont dressé un bilan de « 130 personnes tuées dans des accidents de roulage et de 1970 blessés » entre janvier 2021 et janvier 2022.

Le président Neva lui, a affirmé le 11 mars à Muyinga (nord-est) que « 30 personnes meurent chaque semaine à Bujumbura dans des accidents causés par des vélos, motos et Tuk-tuk« . Ce qui ferait un total de « 1560 morts » pour la même période.

Le syndicat des transporteurs a déjà publié une liste de nouveaux parkings. Il demande aux chauffeurs des Tuk-tuk, taxi-vélos et motos de respecter la nouvelle restructuration des parkings et les appelle à se faire enregistrer auprès des autorités administratives, comme elles l’ont souhaité.

Lundi de la semaine dernière, une conférence de presse sur la question organisée par deux organisations militant pour la bonne gouvernance a été suspendue par la police.

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Photo : des citadins marchent dans une rue principale à Bujumbura

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