Burundi : commémoration des massacres de 1972 par les familles de l’ethnie Hutu

Burundi : commémoration des massacres de 1972 par les familles de l’ethnie Hutu

Ce vendredi , une association regroupant les rescapés des tueries de 1972 qui ont emporté plus de Hutus que de Tutsis, leurs soutiens dont la plupart des autorités burundaises, des amis et organisations sympathisantes ont commémoré le 50ème anniversaire des massacres de 1972 déjà qualifiés de « génocide contre les Hutus au Burundi » par la très controversée commission vérité et réconciliation CVR à la fin de l’an dernier. (SOS Médias Burundi)

Le collectif des victimes et rescapés des massacres de 1972 note que la commémoration de ces massacres devrait être considérée comme « un devoir afin que les auteurs puissent mesurer la gravité de ces crimes et s’amander ».

Ce vendredi, dans la capitale économique Bujumbura il y a eu des cérémonies en mémoire des victimes.

Le président de ce collectif François Xavier Nsabimana a dit aux médias locaux que « ce n’est pas dans l’optique de cultiver l’esprit de vengeance ou de diviser les gens que nous nous rappelons ».

Il trouve plutôt que c’est l’une des portes ouvertes pour « arriver à une vraie réconciliation entre toute les composantes de la société burundaise ».

Du côté de l’ AC Génocide Cirimoso, s’il y a toujours la commémoration de l’assassinat des membres d’une seule composante de la société, « la paix n’est pas proche ». Le vice président de ladite association Terrence Mushano propose au gouvernement de « poser un acte nationaliste au lieu d’un acte ethniste excluant une partie de Burundais ».

À la fin de l’an dernier, la très controversée vérité et réconciliation CVR a qualifié de « génocide contre les Hutus au Burundi », les massacres de 1972.

Le Burundi a la même composition ethnique que le Rwanda, son voisin du nord où le génocide contre les Tutsis en 1994 a été reconnu par l’ONU.

Au Burundi, malgré la reconnaissance des massacres de 1972 communément connus comme « les événements de 1972 » comme « un génocide contre les Hutus » par les Hutus majoritaires au pouvoir aujourd’hui, les deux ethnies peinent encore à se mettre d’accord sur l’appellation des crises qui ont emporté les leurs dans le passé.

Jusqu’à présent, les Tutsis restent convaincus que la tragédie qui s’est abattue sur les leurs à la suite de l’assassinat du premier président Hutu démocratiquement élu Melchior Ndadaye en 1993 est « un génocide contre les Tutsis »,ce qui préoccupe moins Pierre Claver Ndayicariye (président de la CVR) et sa commission qui ont refusé dans certaines provinces d’aller visiter des sites où des fosses communes de Tutsis leur ont été signalées.

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Photo d’archives : des ossements des victimes de la crise de 1972, découverts sur les sites de Mutobo et Nyambeho (province de Gitega).

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