Tanzanie : le haut commissaire des Nations-Unies pour les réfugiés promet d’améliorer les conditions de vie des réfugiés

Tanzanie : le haut commissaire des Nations-Unies pour les réfugiés promet d’améliorer les conditions de vie des réfugiés

En visite dans le camp des réfugiés de Nyarugusu en Tanzanie, le haut commissaire des Nations-Unies pour les réfugiés a eu le temps d’écouter les doléances des réfugiés. Il a promis d’améliorer les conditions de vie des réfugiés dans les camps en Tanzanie. Les réfugiés espèrent voir le pays hôte devenir respectueux de leurs droits après le passage de ce haut fonctionnaire de l’ONU. SOS Médias Burundi

Le patron du HCR est arrivé en Tanzanie, mercredi le 24 août 2022.
Il a été accueilli par le ministre en charge des affaires intérieures Hamad Masauni avec qui il s’est entretenu sur  » des questions sensibles relatives à la sécurité des réfugiés », apprend-on.

Jeudi, Filippo Grandi s’est rendu au camp de Nyarugusu qui abrite plus de 130 mille réfugiés dont plus de 50 mille Burundais.

Des tambourinaires burundais lui ont réservé un accueil chaleureux.

Il a eu le temps d’échanger avec les réfugiés qui étaient venus nombreux pour l’accueillir sur le terrain de la zone 9.

« Quand il est venu, il est passé au bureau du président du camp. Ils ont pris un moment de discussion. Ensuite il est sorti du bureau visiblement furieux. Il s’est directement rendu sur le terrain qui abritait le marché commun entre les réfugiés et la communauté d’accueil. Il y a trouvé des champs de légumes appartenant aux Tanzaniens car le marché a été détruit en 2019 », raconte un réfugié burundais qui a suivi avec intérêt les mouvements du haut commissaire du HCR à Nyarugusu.

Dans leurs doléances, les réfugiés ont dénoncé les conditions de vie auxquelles ils font face, qu’ils qualifient de très dures et déplorables.

« Des harcèlements, des assassinats, des arrestations arbitraires, des coupures répétitives de la ration alimentaire, des manœuvres déguisées de rapatriement forcé, la fermeture des marchés, la suspension des moyens de transports et d’autres commerces, voilà ce que nous vivons dans ce camp « ; ont détaillé des réfugiés devant le haut commissaire des Nations-Unies pour les réfugiés.

Et d’ajouter:
« Nous avions préparé de bons discours, des lettres et des témoignages pour appuyer nos doléances car nous sommes écœurés par les violations de nos droits ici ».

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Filippo Grandi s’est montré réceptif

« J’ai entendu vos demandes, je partage vos douleurs quant aux mauvaises conditions de vie dans les camps. Je vais plaider et être votre ambassadeur auprès du gouvernement tanzanien. J’ose espérer que la situation va changer », a indiqué Filippo Grandi.

Le haut commissaire du HCR est revenu sur la délégation envoyée au Burundi, comme témoin de l’évolution sécuritaire dans le pays.

« Concernant le rapatriement volontaire, le HCR ne force personne à rentrer mais nous recommandons d’évaluer la situation de votre pays d’origine car la vie au camp est moins meilleure que la vie chez chacun d’entre vous au Burundi ou en RDC. Concernant la délégation, ce n’est pas pour vous inciter au retour mais plutôt pour que vos compatriotes témoignent pour vous et que vous preniez une décision mûrie et réfléchie » a-t-il dit.

Ce dimanche, le haut fonctionnaire de l’ONU s’est entretenu avec une délégation de réfugiés, un représentant du ministère en charge de réfugiés en Tanzanie et les représentants du camp de Nyarugusu.

« Nous voulons que le HCR applique les trois voies pour résoudre la question des réfugiés : plaider pour l’octroi de la nationalité aux réfugiés, leur chercher un troisième pays d’accueil ou le rapatriement volontaire », a suggéré Jean Claude Niyonkuru au nom des réfugiés burundais de Nyarugusu.

Selon lui, la majorité de ses compatriotes n’est pas encore prête au rapatriement volontaire.

Filippo Grandi a souligné que le caractère volontaire du rapatriement doit toujours être privilégié.

Il a souligné qu’il restait beaucoup de défis à régler en matière de sécurité au Burundi, citant la situation qu’il a observée l’an dernier quand il a visité la petite nation de l’Afrique de l’est.

Sudi Mwakibasi, responsable en charge des réfugiés au niveau national était présent. Celui qui aime souvent menacer les réfugiés burundais et les forçait au retour dans leur pays ne s’est pas exprimé ni en son nom propre ni au nom du gouvernement tanzanien.

La dernière fois que Filippo Grandi s’était rendu en Tanzanie, c’était en février 2019

Et en septembre 2021, il a rencontré la présidente Samia Suluhu Hassam en marge de l’Assemblée générale des Nations-Unies à New-York.

Parmi les questions abordées, la souffrance des réfugiés burundais.

« La Tanzanie accueille des réfugiés depuis des décennies. Nous avons convenu de renforcer notre partenariat et de rechercher ensemble des solutions justes, efficaces et durables pour les personnes déplacées de force dans la région y compris des Burundais », avait indiqué Filippo Grandi.

Il est attendu dans d’autres camps dont Nduta qui héberge plus de 77 mille réfugiés burundais.

Sur son agenda, un tête à tête avec la présidente de la Tanzanie, un pays qui a donné asile à plus de 126 mille réfugiés burundais.

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IMAGE : Filippo Grandi arrive à Nyarugusu en Tanzanie

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