Rwanda-RDC : les accusations d’espionnage par la RDC présagent une escalade de l’incitation publique à la violence (communiqué)
Le bureau du porte-parole du gouvernement rwandais a sorti un communiqué selon lequel la détention de deux citoyens rwandais dans la capitale congolaise, Kinshasha, accusés d’espionnage présage une escalade de l’incitation à la violence publique. Le Rwanda alerte aussi sur les massages de haine visant les populations rwandophones vivant en RDC. (SOS Médias Burundi)
Les deux ressortissants rwandais à savoir le Dr Juvénal Nshimiyimana et Moses Mushabe, tous deux membres du personnel de l’Organisation africaine de développement de la santé sont détenus à Kinshasa depuis le 30 août dernier.
Selon le communiqué signé le 29 décembre, ils ont été présentés comme des «espions» aux médias lors d’un briefing tenu ce mardi 27 décembre 2022 à Kinshasa par le vice-ministre congolais de l’intérieur , Jean-Claude Molipe Mandongo.
« Quelques jours seulement après que le groupe d’experts de l’ONU ait identifié une escalade inquiétante de la violence et de la haine ethnique contre les Rwandais, les Rwandophones et la communauté Tutsi congolaise par les autorités congolaises, les officiers militaires et les dirigeants de la société civile, le point de presse animé mardi par le vice-ministre de l’intérieur représente une escalade vraiment alarmante dans la xénophobie et l’incitation publique à la violence », précise le communiqué.
Selon le document, le Rwanda est « profondément préoccupé » par le sort de ses deux ressortissants détenus à Kinshasa depuis le 30 août 2022 et qui ont été présentés comme des « espions » aux médias.
« Les dirigeants incapables ou peu disposés à rendre compte de leurs propres échecs chercheront à alimenter les divisions ethniques et à accuser l’extérieur quand il y a des sinistres. Personne dans la région des Grands -Lacs ne se fait d’illusion quant à l’endroit où cela conduit », poursuit le communiqué.
Lors de la conférence de presse, se référant au génocide rwandais, les responsables congolais ont reproché aux deux détenus rwandais de « planifier d’abattre un avion transportant le président congolais », précise le communiqué.
« Nous exhortons les dirigeants de la RDC à désamorcer la rhétorique haineuse et à se détourner de la voie qu’ils semblent choisir. La communauté internationale, y compris ceux qui s’obstinent à choyer les dirigeants congolais, devraient en prendre note et tenir les dirigeants de la RDC responsables de cette escalade », conclut le document.
Les relations entre les deux pays des Grands-Lacs d’Afrique ne cessent de se détériorer depuis la résurgence du mouvement du 23 mars, le M23.
L’ancienne rébellion Tutsi qui a repris les armes fin 2021 reprochant aux autorités congolaises de n’avoir pas respecté ses engagements sur la réinsertion de ses combattants est composée de Tutsis congolais.
Les autorités congolaises restent persuadées qu’elle bénéficie du soutien du Rwanda, ce que le gouvernement rwandais ne cesse de balayer d’un revers de la main.
Après avoir récupéré plusieurs localités dans la province du Nord-Kivu à l’est de la RDC dont Bunagana, la cité frontalière avec l’Ouganda, et menaçant de prendre la ville de Goma, chef-lieu du Nord-Kivu depuis mi juin dernier, les rebelles du M23 ont cédé ses positions de Kibumba (territoire de Nyiragongo) à la force régionale de l’EAC, il y a une semaine.
Le gouvernement congolais l’a récemment accusé d’avoir massacré 272 civils dans deux villages sous son occupation, l’ONU avançant un bilan de 130 morts.
Le M23 a nié ces allégations les qualifiant de « propagande » visant à « nous discréditer auprès de la population » et appelé à une enquête indépendante et impartiale.
Le Rwanda quant à lui a toujours accusé les FARDC (Forces Armées de la République Démocratique du Congo) de « collaborer avec les génocidaires FDLR » dans le but de « déstabiliser son territoire ».
Mais le président congolais Félix Tshisekedi qui ,à plusieurs reprises a chargé son homologue rwandais Paul Kagame de « soutenir les rebelles » estime que « les FDLR ne représentent plus de menace pour le Rwanda » les désignant comme « une force résiduelle réduite au banditisme ».
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