RDC : l’EAC demande des clarifications sur la déportation des officiers rwandais

RDC : l’EAC demande des clarifications sur la déportation des officiers rwandais

Dans une correspondance adressée le 1er février 2023 à Christophe Apala, vice-premier ministre congolais en même temps ministre des affaires étrangères, le secrétaire général de la Communauté des Etats d’Afrique de l’Est (EAC), Peter Mathuki, demande des « détails et une clarification urgente » sur la déportation des officiers rwandais de l’état major de la force régionale de l’EAC basé à Goma, capitale de la province du Nord Kivu, à l’est de la République Démocratique du Congo (RDC). (SOS Médias Burundi)

Le Kényan parle de préoccupations dans sa lettre.

« La Communauté des Etats d’Afrique de l’Est (EAC) a appris avec préoccupations, la déportation au Rwanda, en date du 30 janvier 2023, de trois officiers déployés par la République du Rwanda à l’état major de la force régionale de l’EAC à Goma », a écrit M. Mathuki.

Le secrétaire général de l’EAC rappelle à ce responsable congolais que le déploiement des officiers au sein de la force régionale de l’EAC à Goma pour appuyer le commandement régional était une décision des chefs d’Etat lors de leur réunion sur le processus de paix à l’est de la RDC tenue en marge de la COP 27 à Charm El Cheikh en Egypte, le 7 novembre 2022.

M. Mathuki lui rappelle également d’autres accords signés avec l’EAC.

Il s’agit notamment du statut de l’accord sur les forces conclu entre la RDC et l’EAC le 8 septembre 2022 pour le déploiement de la force régionale de l’EAC à l’est de la RDC. L’article 2 de ce statut précise que le personnel a des privilèges et immunités spécifiés dans l’Accord et le Protocol de l’EAC sur la Coopération en matière de défense.

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Les relations entre les deux voisins de la région des Grands-Lacs d’Afrique ne cessent de se détériorer. Kinshasa accuse Kigali de soutenir militairement le M23. Le groupe armé constitué généralement de Tutsis congolais a repris les armes fin 2021, reprochant aux autorités congolaises de n’avoir pas respecté ses engagements sur la réinsertion de ses combattants. Après une brève trêve, le M23 a repris les combats justifiant vouloir protéger la minorité Tutsi contre « un génocide planifié par Kinshasa ». Jeudi dernier, le groupe a conquis la cité de Kitshanga située à quelques 80 kilomètres au nord-ouest de Goma après trois jours d’intenses combats.

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Lors d’un conseil de ministres en fin de semaine, le président Tshisekedi a assuré que toutes les mesures nécessaires pour « barrer la route au Rwanda et au groupe terroriste M23 sont déjà prises ».

Des observateurs et des défenseurs de droits humains craignent que la situation n’explose au moment où des alertes sur une catastrophe humanitaire ne cessent d’être lancées. Plus de 60 mille civils ont fui leur ménage suite aux hostilités dans le seul territoire de Masisi, selon les autorités locales.

La société civile du Nord-Kivu reproche à la force régionale de jouer un double jeu, en faveur du M23.

Le Rwanda qui balaie d’un revers de la main les accusations de son voisin de l’ouest, ne cesse de son coté d’accuser le Congo de « collaborer avec les génocidaires rwandais FDLR » en leur fournissant des uniformes, armes et munitions dans le but de « déstabiliser son territoire ».

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