Rwanda-RDC : la RDC accuse le Rwanda de planifier un massacre de Tutsis congolais afin de trouver un alibi de l’envahir (communiqué)

Rwanda-RDC : la RDC accuse le Rwanda de planifier un massacre de Tutsis congolais afin de trouver un alibi de l’envahir (communiqué)

Dans un communiqué, l’armée congolaise accuse de nouveau l’armée rwandaise d’avoir envoyé des troupes dans la province du Nord-Kivu (Est de la RDC) pour occuper certaines zones de cette province. Les FARDC (Forces Armées de la République Démocratique du Congo) disent « sans donner de preuves » que le Rwanda veut tuer des Tutsis congolais afin de trouver un alibi justifiant ses interventions au Congo. (SOS Médias Burundi)

Les accusations ont été formulées ce samedi dans un document sorti par l’armée congolaise. Les FARDC reprochent à l’armée rwandaise « les massacres de Kishishe et Bambu en territoire de Rutshuru », des tueries intervenues fin novembre 2022 et attribuées au groupe armé M23.

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Les autorités congolaises ont avancé un bilan de 272 civils tués, l’ONU parlant de 131 morts.

« Après les massacres des populations civiles à Kishishe et Bambu, des faits probants et des renseignements précis renseignent de la présence aujourd’hui dans le Masisi d’un corps expéditionnaire des forces spéciales de l’armée rwandaise chargé de commettre un autre massacre ciblé contre des Tutsis congolais », peut-on lire dans le communiqué signé le général major Ekenge Bomusa Efomi, porte-parole des FARDC.

Il explique que l’objectif est d’attribuer ces actes ignobles aux FARDC et de « trouver un alibi convaincant pour justifier devant l’opinion internationale la présence des troupes de l’agression rwandaises en RDC ».

L’armée congolaise accuse aussi l’armée rwandaise d’avoir en réalité pris la cité de Kitchanga, tombée dans les mains des rebelles jeudi soir.

« L’acharnement de l’armée rwandaise sur Kitchanga et les autres agglomérations du territoire de Masisi a pour objectif de se livrer à cette sale besogne et constitue la volonté manifeste du pouvoir de Kigali de commettre un énième pogrom conformément à ses habitudes […] », enfonce le communiqué.

Une place publique à Kitchanga

Les rebelles du M23 avaient accepté d’observer un cessez-le-feu le mois dernier. Mais des combats ont repris récemment entre eux et l’armée congolaise.
Ce jeudi, ils ont pris Kithanga, une cité située à quelques 80 kilomètres au nord-ouest de Goma, chef-lieu du Nord-Kivu.

Ce jeudi, le M23 a expliqué qu’il a été obligé de reprendre les hostilités pour « arrêter un génocide contre les Tutsis congolais en cours dans l’Est du Congo ».

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L’ancienne rébellion Tutsi qui a repris les armes fin 2021 reprochant aux autorités congolaises de n’avoir pas respecté ses engagements sur la réinsertion de ses combattants, est composée de Tutsis congolais. Les autorités congolaises restent persuadées qu’elle bénéficie du soutien du Rwanda, ce que le gouvernement rwandais ne cesse de balayer d’un revers de la main.

Le Rwanda quant à lui a toujours accusé les FARDC (Forces Armées de la République Démocratique du Congo) de « collaborer avec les génocidaires FDLR » dans le but de « déstabiliser son territoire».

Mais le président congolais Félix Tshisekedi qui ,à plusieurs reprises a chargé son homologue rwandais Paul Kagame de « soutenir les rebelles » estime que « les FDLR ne représentent plus de menace pour le Rwanda » les désignant comme « une force résiduelle réduite au banditisme ».

Depuis mi juin 2022, les rebelles du M23 contrôlent plusieurs localités dans la province du Nord-Kivu dont Bunagana, la cité frontalière avec l’Ouganda. Le groupe rebelle avait accepté d’observer un cessez-le-feu récemment et de se conformer aux accords de Luanda (Angola) et Nairobi (Kenya). Ces accords parlent notamment du retrait des rebelles du mouvement du 23 mars des zones sous son occupation. La rébellion reproche à l’armée régulière d’avoir violé l’accord de cessez-le-feu « en attaquant nos positions et tuant des civils innocents ».

Jeudi, le ministre rwandais en charge des affaires étrangères a affirmé devant le parlement rwandais que « le seul ennemi du Rwanda dans la sous-région c’est la RDC ».

Vincent Biruta a accusé la RDC de « collaborer avec les génocidaires rwandais FDLR en leur fournissant des uniformes, armes et munitions ».

Les autorités rwandaises ont récemment multiplié des communications sur la question des communautés rwandophones vivant en RDC, presque toutes des Tutsis congolais qui, « semble être oubliée par la communauté internationale », selon le gouvernement rwandais qui reproche aussi à la communauté internationale de « choyer les dirigeants congolais pour protéger leurs intérêts » et de « rendre hommage à la paix du bout des lèvres ».

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Dans un communiqué, le facilitateur dans la crise congolaise, l’ancien président du Kenya Uhuru Kenyatta a appelé à « un cessez-le-feu » et à « la retenue », après des tirs de l’armée rwandaise qui ont atteint un avion de chasse de l’armée congolaise, mardi soir.

Les récentes hostilités ont poussé plus de 60 mille civils à fuir leur ménage, selon la société civile dans le Masisi.

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Photo : des rebelles du M23 à Kichanga

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