Bujumbura : comparution de 5 défenseurs de droits humains
Les 5 défenseurs des droits de l’homme ont comparu ce lundi après-midi. L’audience s’est déroulée à la prison centrale de Bujumbura dite Mpimba. Conformément au code pénal en vigueur au Burundi, la décision de la chambre de conseil devrait intervenir ce mercredi. (SOS Médias Burundi)
C’est le tribunal de Ntahangwa (nord de Bujumbura) dans la ville commerciale qui les a entendus en itinérance. Les juges ont évoqué un problème logistique pour se déplacer dans le sud de la capitale économique où se trouve la maison d’arrêt.
Les cinq activistes étaient assistés par deux avocats, a appris SOS Médias Burundi. Ces derniers n’ont pas voulu s’exprimer sur cette affaire moins commentée également par des organisations de défense des droits de l’homme.
Les concernés avaient été entendus par un juge le 16 février dernier, deux jours après leur arrestation. Ils ont été interrogés sur « des actes d’atteinte à la sécurité intérieure de l’Etat et l’utilisation douteuse de leurs fonds » notamment, a confié à SOS Médias Burundi une source proche du dossier.
Dans une déclaration à la presse locale, le 16 février, le ministre burundais en charge des affaires intérieures et de la sécurité a révélé les raisons derrière l’arrestation de ces défenseurs des droits humains.
« […], ces personnages travaillent avec une ONG qui s’est retirée du Burundi pendant la législature 2015-2020, et malheureusement cette ONG a continué à travailler avec les organisations de la société civile agréés et non agréés au Burundi », a informé le ministre Niteretse.
Provenance douteuse des fonds
Selon Martin Niteretse, cette ONG octroie des fonds à des associations burundaises de façon officieuse.
« Les rapports que ces ASBL produisent et transmettent au ministère de l’intérieur, du développement communautaire et de la sécurité publique ne font aucune trace de ces financements là. Alors on a fait des investigations progressivement il y a de là trois mois et curieusement on a conclu que ces ASBL agréés et non travaillent évidemment avec cette ONG étrangère », a ajouté l’officiel burundais qui dit que les quatre personnes appréhendées à l’aéroport de Bujumbura se rendaient à Kampala dans une réunion « prévue par la même ONG dans le cadre d’une mise en place d’un comité de pilotage ».
Terrorisme
« Les résultats dont nous disposons pour le moment nous montrent qu’il y a une grande probabilité de risque de financement du terrorisme à travers ces fonds là. On doit être vigilant sur tous les points pour que rien ne vient perturber la paix, l’ordre public », a-t-il conclu.
LIRE AUSSI :
L’acte de terrorisme est puni d’une peine de servitude pénale de dix à vingt ans et d’une amende de deux cents mille à un million de francs burundais, selon le code pénal en vigueur au Burundi. Lorsque cet acte a entraîné la mort d’une ou de plusieurs personnes, il est puni d’une peine de servitude pénale à perpétuité.
Depuis l’accession du président Ndayishimiye au pouvoir en juin 2020, trois activistes dont un qui a été arrêté après son investiture, ont été libérés. Avant l’interpellation des cinq défenseurs des droits humains, aucun activiste n’était en prison dans la petite nation de l’Afrique de l’est.
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Photocollage : les activistes de la société civile interpellés par le SNR
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