Nduta (Tanzanie) : une tombe démolie par l’administration pour la simple raison qu’elle est construite en ciment
L’acte condamné par les réfugiés a été commis sur une tombe d’une réfugiée burundaise, enterrée au cimetière de la zone 9 du camp de Nduta. Le bureau du président du camp a supervisé l’activité de démolition de la tombe. (SOS Médias Burundi)
Au camp de Nduta en Tanzanie, un incident fait couler beaucoup de salive et fait l’objet de vives discussions dans tous les rassemblements et lieux publics. Il s’agit d’une tombe qui a été «profanée » sous l’instigation de l’administration du camp.
« Une mère enceinte est morte, là aussi à cause de la négligence des infirmiers. Puis, sa famille de la classe moyenne au camp l’a enterré dans une tombe faite de briques et du ciment. La tombe a alors paru différente des autres au cimetière de la zone 9 », expliquent des voisins de la défunte.
« Les cérémonies funéraires et d’autres rituels du deuil ont suivi et on a fait un symbole de levée de deuil au ménage de la défunte au village 8 de la zone 7», ajoutent-ils.
Trois semaines après, l’administration du camp a donné l’ordre de détruire la tombe.
« Nous avons saisi le HCR, des humanitaires et des leaders communautaires pour demander des explications. Le HCR a répondu que le président du camp a ordonné que toutes les tombes doivent être identiques, pas de ciment, ni de carreaux ou de briques », indiquent des familiers.

Le jour où des gardiens civils connus sous le nom des « Sungusungu » allaient procéder à la mise en application de l’ordre, la famille a été alertée et s’y est opposée.
« Après de longues et vaines discussions, la famille a fini par le faire elle-même, contre son propre gré », rapportent des témoins.
« Profanation et intimidation »…
Les réfugiés burundais condamnent cet acte.
« Nous n’avons rien à dire. C’est terrible, contre notre culture et nos mœurs. Imaginez le harcèlement qui est même fait jusqu’à la tombe. C’est une profanation pure et simple de la tombe », expliquent des réfugiés qui affirment qu’ils n’avaient pas cru à l’information, jusqu’à se rendre au cimetière pour constater les faits qu’ils qualifient comme «ignobles, criminels, inhumains». La famille avait été intimidée avec l’ordre de ne rien révéler, affirment des voisins de la défunte.
« Profaner une tombe, c’est plus qu’une dégradation, une atteinte à la personne et tôt ou tard cela devra affecter psychologiquement la famille éprouvée », disent des réfugiés burundais qui demandent aux autorités tanzaniennes de condamner cet acte.
Le camp de Nduta abrite plus de 76.000 réfugiés burundais.
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Photo : la tombe avant sa profanation
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