Photo de la semaine : des centaines de cas de violences sexuelles enregistrés à Kanyarutchinya
Des cas de violences sexuelles, depuis la résurgence du M23, ont explosé dans le village de Kanyarutchinya, situé en territoire de Nyiragongo et à Bulengo à l’ouest de la ville de Goma au Nord-Kivu. Les responsables des camps de déplacés avancent un bilan de 402 cas déjà enregistrés. La plupart de victimes sont des déplacées qui ont fui la guerre entre le M23 et les FARDC (Forces Armées de la République Démocratique du Congo). (SOS Médias Burundi)
Les femmes déplacées se dirigent chaque jour vers Munigi pour récupérer la farine afin de préparer la bouillie. Généralement il y a de longues files d’attente. Pour bénéficier de cette farine, il faut se réveiller très tôt et c’est sur le chemin qu’elles rencontrent des hommes armés qui abusent d’elles.
Le chef du camp de déplacés de Kanyarutchinya, Théo Musekura dit avoir déjà enregistré au moins 402 cas de femmes victimes des violences sexuelles.
« Certaines ont été violées lors de leur déplacement. Mais majoritairement ces agressions se sont produites pendant les activités quotidiennes de ces femmes en dehors des sites de déplacés. Elles sont généralement violées la nuit ou très tôt le matin lorsqu’elles vont à la recherche de la nourriture dans des champs » a t-il déclaré.
Selon les chiffres fournis par MSF (Médecins Sans Frontières), entre juillet et décembre de l’année dernière, 262 patientes ont été reçues au centre de santé de Kanyarutchinya.
« Depuis le début de l’année 2023, en l’espace de seulement 6 semaines, 155 femmes à Kanyarutchinya et 188 à Munigi se sont présentées aux équipes soignantes pour agression sexuelle », précise l’ONG.
À noter également qu’en date du 24 février dernier, MSF avait déjà reçu 143 patientes à la clinique Tumaini dont 47 en trois jours seulement.
Début février dernier, plusieurs femmes déplacées ont manifesté dans les rues de Goma pour dire non aux violences sexuelles dont elles sont victimes. Elles ont demandé au gouvernement congolais de restaurer la paix dans la province du Nord-Kivu.
Récemment, des associations de femmes et les responsables de la société civile du Nord-Kivu ont accusé le M23 d’avoir commis des viols sur une centaine de femmes lors des derniers mois. Mais le porte-parole du mouvement rebelle le major Willy Ngoma a nié ces allégations.
« […] Il faut vous poser la question : qui ont fait ces investigations ? Les femmes ont été violées où exactement ? Quel jour ? Vous allez vous rendre compte que ce n’est pas notre mode opératoire. Comment on n’a pas violé à Bunagana ? Comment on n’a pas violé à Kiwanja? Comment on n’a pas violé dans des grands centres que je cite comme Rutshuru-centre…mais on doit aller violer à Kishishe ….je ne sais pas où… », s’est-il défendu.
Et de poursuivre les explications « Nous, l’armée révolutionnaire congolaise, nous avons fait quatre ans en Ouganda dans un camp militaire. Posez la question aux Ougandais. Nous étions dans un district où il y a de belles filles, les Banyankole. Pendant quatre ans, l’armée révolutionnaire congolaise n’a jamais violé une seule fille. Posez la question aux Ougandais. Ce sont des choses qu’ils disent pour nous salir et certaines organisations sont à la recherche des billets de banque. C’est faux et archi-faux. Le M23 ne peut en aucun cas violer les femmes ».
Fin novembre 2022, les autorités congolaises avaient accusé le M23 d’avoir tué au moins 272 civils à Kishishe ,un village situé dans le territoire du Nord-Kivu. La ministre congolaise en charge de la justice avait déposé une plainte auprès de la CPI (Cour Pénale Internationale) quelques jours après, accusant la rébellion au même titre que le Rwanda.
Le M23 avait exigé une enquête indépendante sur ces massacres et accusé les autorités congolaises de « vouloir nous discréditer auprès de la population ».
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Notre photo : une femme déplacée allaite son enfant au camp de déplacés de Kanyarutchinya, mars 2023
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