Nakivale (Ouganda): la polygamie fait des victimes
Au camp de Nakivale en Ouganda, plusieurs foyers sont disloqués, des femmes préférant laisser leurs maris qui n’ont plus des moyens de prendre en charge leur ménage. Des hommes ont été assassinés après avoir été surpris avec des femmes d’autrui, en quête de moyens financiers pour faire vivre leur famille. (SOS Médias Burundi)
Ce jeudi, il y a eu un enterrement pas comme les autres au camp de Nakivale en Ouganda. Certains l’appellent «incident de l’année ».
Un homme a été tué après avoir été surpris au lit avec une femme qui n’est pas la sienne. L’incident s’est déroulé au niveau de la zone de Kabazana A, dans un motel.
« Un homme a été informé que sa femme avec qui il est marié légalement fréquente le motel plus souvent et qu’elle s’y trouvait. Le mari s’y est alors positionné avec un couteau. Quand il a vu son épouse sortir de la chambre avec un autre homme, la bagarre a commencé. Celui qui commettait l’adultère a été vite poignardé à l’aide d’un couteau par le mari légal de la femme », expliquent des témoins oculaires.
La victime a succombé à ses blessures quelques minutes après avoir été transportée à l’hôpital du camp. L’auteur du crime prendra fuite mais sera arrêté et mis au cachot pour question d’enquête policière.
« Ce village est maudit. Il est le deuxième homme tué dans cette affaire d’adultère depuis le début de cette année. Les cas de coups et blessures ne se comptent plus car ils sont très nombreux », affirment des réfugiés.
Ces derniers indiquent que la cause principale de l’infidélité est la pauvreté.
« Plusieurs femmes ici menaient une vie aisée avec leurs maris fonctionnaires. Arrivées en exil, la situation a changé et les hommes ne travaillent plus et n’ont donc pas des moyens de bien entretenir leurs femmes. Ces dernières préfèrent se vendre pour avoir des produits de beauté et d’autres besoins familiaux », analysent-ils.
« Plusieurs hommes sont partis dans des villes comme Kampala et Mbarara pour éviter cette dure vie de voir sa femme prise par d’autres hommes », regrettent des réfugiés ajoutant que des violences conjugales sont devenues monnaie courante à Nakivale.
Plusieurs ONGs humanitaires tiennent chaque mois des campagnes de sensibilisation à la lutte contre ces violences familiales et d’autres conscientisent les réfugiés à être résilients et accepter de changer le style de vie pour survivre avec le peu qu’ils ont.
Ce camp compte plus de 33.000 réfugiés burundais.
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Photo : une pancarte le camp des réfugiés de Nakivale
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