Kirundo : suspension de deux mois pour les juges qui ont siégé dans l’affaire Christelle Ndayishimiye

Kirundo : suspension de deux mois pour les juges qui ont siégé dans l’affaire Christelle Ndayishimiye

La ministre de la Justice, Domine Banyankimbona a infligé une suspension de deux mois à trois juges du tribunal de grande instance de Kirundo qui ont siégé dans l’affaire de l’élève Christelle Ndayishimiye. Cette sanction a été communiquée ce dimanche à l’issue d’une descente effectuée par la ministre à Kirundo (nord du Burundi) pour examiner l’affaire de l’élève du lycée communal Mugendo en commune de Ntega, en province de Kirundo. Le dossier a été caractérisé par des irrégularités et une distraction de la part des juges, a indiqué Mme Banyankimbona. Mardi dernier, le président Ndayishimiye avait souhaité que « les concernés démissionnent ». (SOS Médias Burundi)

Après la descente effectuée ce jeudi par la ministre en charge de la justice, tout le monde attendait impatiemment la décision qu’elle allait prendre.

Suspension de deux mois pour les juges

Ils s’agit de Benoît Ntisumbwa, Jean Pierre Sikubwabo et Joël Nibizi. Ce sont les trois juges qui avaient tenu l’audience du 12 juillet dans laquelle a été prise la sanction d’emprisonnement d’une année à l’endroit de Christelle Ndayishimiye. Elle a été reconnue coupable de « révélation du secret professionnel ».

La mesure a été annoncée sur le compte Twitter du ministère ce dimanche.

Des juges négligents

La ministre de la Justice, Domine Banyankimbona, a signalé une erreur commise par les juges du tribunal de grande instance de Kirundo lors du procès de l’élève Christella Ndayishimiye du lycée communal de Mugendo. Cette dernière avait été condamnée en date du 12 juillet pour révélation des secrets professionnels dans un dossier concernant la fraude des examens. Le siège a pourtant ignoré le dossier principal, basé sur le harcèlement sexuel subi par la victime de la part du directeur de l’école, Oscar Nemeyimana.

Le dossier de Christelle Ndayishimiye continue de faire l’objet de critiques.

Ce jeudi, Domine Banyankimbona, ministre burundaise de la Justice, s’est rendue au tribunal de grande instance de Kirundo pour s’enquérir de l’affaire.

Selon une déclaration de la ministre Banyankimbona, elle a d’abord tenu une réunion à huis clos avec des juges et des substituts du tribunal de grande instance de Kirundo.

« La réunion a commencé à 9 heures du matin et a duré plus de 4 heures », a signalé un juge.

Un seul sujet était mentionné à l’agenda de la ministre : le dossier de l’élève Christelle Ndayishimiye.

Benoît Ntisumbwa, Jean Pierre Sikubwabo et Joël Nibizi, les trois juges qui avaient tenu l’audience du 12 juillet, condamnant Christelle Ndayishimiye

Après la réunion tenue à huis clos, la ministre a déclaré que le dossier a été traité avec négligence et erreur.

« Il doit être poursuivi avec précaution », a déclaré la ministre Banyankimbona.

Dans sa déclaration, elle a précisé qu’elle a appris de ‘’nouvelles choses dans le dossier’’, notamment que celui-ci a commencé en mars dernier et qu’il est constitué de deux affaires.

Elle a indiqué avoir prodigué des conseils aux juges et les a appelés à éviter toute négligence dans des dossiers aussi délicats que celui-là.

Après la réunion, la ministre a signalé qu’il y a eu harcèlement sexuel de la part du directeur du lycée de Mugendo, Oscar Nemeyimana, à l’égard de son élève.

L’autre affaire qui a éclaté au mois de juillet est celle d’une fraude d’examens à laquelle est impliquée l’élève Christelle Ndayishimiye.

Des témoins sur place indiquent que l’élève a été auditionnée ce même jeudi devant la ministre de la justice avec son avocat.

LIRE AUSSI :

Kirundo : libération provisoire de l’élève Christelle Ndayishimiye

Mardi dernier, le président Ndayishimiye avait souhaité que les concernés démissionnent.

« Un juge ne doit en aucun cas se comporter comme un mercenaire. Si vous n’êtes plus capable de remplir votre rôle, vous n’avez qu’à démissionner. À leur place, je rendrais le tablier », a insisté le président Neva devant un parterre d’habitants dans la province de Karusi (centre-est) dans une descente effectuée pour recevoir les doléances de la population.

« Imaginez-vous des juges qui blanchissent un enseignant qui a violé une élève et condamnent la victime », a-t-il conclu.

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Photo : la ministre de la Justice lors de sa descente en province de Kirundo

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