Burundi : les restaurateurs, cabaretiers et hôteliers appelés à payer une licence d’exploitation avant fin janvier
Selon un communiqué de l’Office burundais des recettes du 16 janvier, les responsables des cabarets, des restaurants et des hôtels doivent payer des licences d’exploitation avant le 24 janvier. S’ils ne respectent pas ces délais, ils seront sanctionnés conformément à la loi.Selon le même communiqué, les montants à payer dépendent des catégories dans lesquelles se trouvent ces établissements commerciaux.Les concernés se plaignent et estiment qu’une telle décision aurait dû être le résultat d’un consensus de toutes les parties concernées. (SOS Médias Burundi)
Le communiqué détaille les paiements selon les catégories.
« Les exploitants des restaurants dont le prix moyen par assiette est à moins de 3 000 francs burundais vont payer 50 000 francs. Pour ceux des repas de 3 000 à 5 000 francs, ils payeront 500 000 francs, tandis que les restaurants de la classe VIP qui vendent l’assiette à plus de 15 000 francs l’assiette vont payer deux millions de francs. Les débits de boissons qui gardent le prix officiel vont payer 50.000 francs, ceux qui ont ajouté à la bouteille une somme variant entre 200 et 500 francs payeront respectivement un million et deux millions de francs. Enfin, le montant va entre trois millions et quatre millions de francs si cet ajout est de 1000 et plus », lit-on dans ce document.
Toujours selon ce communiqué de l’OBR, pour les établissements d’hébergement, si la chambre se paie à moins de dix mille francs et qu’elle ne dépasse pas dix chambres. Si les chambres sont entre 20 000 et 30 000 francs, le montant à payer s’élève entre 200 000 et 300 000 mille francs. Les hôtels classés par étoile verseront un million de francs burundais.
L’OBR met en garde ceux qui ne vont pas respecter les délais de payement qu’ils s’exposent aux sanctions.
Le communiqué ajoute que les quittances de paiement doivent être affichées à un lieu visible de ces établissements.
Les propriétaires de ces établissements s’indignent contre la mesure leur imposée par l’OBR.
Selon eux, l’OBR aurait d’abord dû les consulter avant de prendre une telle décision.
« On ne sait même pas si on va continuer à payer la commune comme on le faisait avant et l’OBR. Il n’y a personne qui nous donne des éclaircissements. Le communiqué se limite à nous dire les montants à payer seulement », nous dit une dame propriétaire d’un restaurant au centre-ville de Bujumbura.
Les responsables de certains bistrots contactés affirment aussi être dépassés par la nouvelle réglementation.
« Nous avons de sérieux problèmes car à côté de cette licence exigée par l’OBR, des fois nous sommes contraints d’intéresser les administratifs qui cherchent toujours des prétextes pour fermer nos bistrots », a indiqué un cabaretier qui s’est confié à SOS Médias Burundi
Selon nos informations, les propriétaires des hôtels ont depuis quelque temps commencé à exiger aux clients d’ajouter un certain montant (1000 francs et plus) au prix de la chambre. Ils expliquent qu’il s’agit de la TVA (taxe sur la valeur ajoutée).
Aujourd’hui, les clients de ces établissements se demandent si les prix vont à chaque fois augmenter. Mais aussi, parmi ceux qui sont concernés par la mesure, il y en a qui révèlent qu’ils ne seront pas en mesure de continuer leurs activités commerciales dans les prochains jours.
Le communiqué de l’Office burundais des recettes ne donne pas plus de précisions, de même que les responsables de ces établissements commerciaux, sur les vrais montants payés auparavant.
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Photo d’illustration: une femme qui tient un restaurant en ville de Rumonge, sud-ouest du Burundi, Septembre 2023
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