Nakivale (Ouganda) : les abandons scolaires chez les réfugiés burundais atteignent des sommets
Les abandons scolaires atteignent un pic au camp de Nakivale chez les réfugiés burundais: 60%, selon les enseignants pour le seul premier trimestre. La principale cause avancée est le manque de frais scolaires. (SOS Médias Burundi)
Les plus touchés sont essentiellement les enfants des réfugiés burundais. La pauvreté qui bat son plein en est à l’origine de cette situation.
« Pour les autres communautés, ils ont soit des activités génératrices de revenus ou des proches installés en Europe ou en Amérique et ils peuvent supporter facilement les frais scolaires exorbitants ici. Mais pour nous qui n’avons rien, c’est presque normal car au lieu de payer plus de 100.000 shillings ougandais à l’école pour un seul jeune, je préfère acheter de quoi nourrir toute ma famille », indique un réfugié burundais, père de famille. La situation devient encore plus compliquée du moment que presque tous les établissements scolaires sont privés.
« Le HCR, via son partenaire Finn Church Aid (FCA), ne prend en charge que moins de 40 % des enfants des plus démunis, le reste devant se débrouiller. C’est dans ce cadre qu’est née une multitude d’écoles privées qui exigent malheureusement de grosses sommes pour les écoliers et élèves », indique un leader communautaire.
Juste avant la fin du premier trimestre en avril, les écoles ont renvoyé des enfants qui n’avaient pas encore payé les frais scolaires avant même de commencer les examens. Et la plupart n’ont pas regagné l’école à cause du manque du minerval.
Les conséquences sont nombreuses et sont surtout liées à la délinquance juvénile avec les grossesses non désirées chez les jeunes filles de 13 à15 ans, la consommation des drogues et des boissons prohibées chez les jeunes garçons ou encore le banditisme.
Ces réfugiés burundais demandent de l’assistance auprès des humanitaires.
« Nous savons que la Maison Shalom s’occupe bien des enfants réfugiés au Rwanda et surtout au camp de Mahama, nous en appelons à Marguerite Barankitse* de songer aussi à nous », lancent-ils.
Nakivale compte actuellement plus de 140 000 réfugiés dont plus de 33 000 Burundais.
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Photo : de jeunes réfugiés au camp de Nakivale en Ouganda, une catégorie menacée par les boissons prohibées dans ce camp, décembre 2023
*Marguerite Barankitse : militante humanitaire fondatrice de la Maison Shalom
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