Nyarugusu (Tanzanie) : trois réfugiées burundaises agressées
Ces Burundaises se rendaient à l’extérieur du camp pour la récolte des patates douces dans leurs champs. Les gardiens civils burundais qui collaborent avec les Tanzaniens, les en ont empêchées. Ils les ont sérieusement tabassées. Les victimes sont admises à l’hôpital du camp. (SOS Médias Burundi)
La triple agression s’est produite ce mardi après-midi. Quatre réfugiées burundaises se sont rendues dans leurs champs. Soudainement, elles y sont surprises par des gardiens civils connus sous l’appellation des “Sungusungu », un nom d’origine tanzanienne, emprunté également par des jeunes réfugiés burundais. C’est là que le calvaire a commencé.
“Mes amies ont été violentées, malmenées et passées à tabac. Les agresseurs ont utilisé des fers à béton, des tubes et des troncs d’arbres secs, telle une scène d’arrestation de criminels”, témoigne une d’entre elles qui a pu s’évader. C’est d’ailleurs cette dernière qui est allée alerter la police.
Leur seule faute : être sorties du camp sans autorisation préalable.
“N’eût été l’intervention rapide de la police, les pauvres Burundaises allaient être tuées. La police les a vite transférées à l’hôpital de la zone 8 pour des soins intensifs: elles souffrent de beaucoup de blessures et sûrement de fractures”, racontent des Burundais qui se sont rassemblés pour constater les faits.
Ce qui est étonnant, regrettent-ils, ces gardiens civils sont des réfugiés burundais aussi.
“On les connaît, ce sont des Imbonerakure (membres de la ligue des jeunes du CNDD-FDD, le parti présidentiel) ,se faisant passer pour des réfugiés pour nous malmener et nous espionner. La preuve en est qu’ils ne s’en inquiètent pas car ils travaillent pour le compte du président du camp”, déplorent des réfugiés burundais qui exigent des sanctions exemplaires à l’encontre des agresseurs.
“Aucune autre enquête n’est nécessaire car la police les a reconnus”, ajoutent-ils.
La police a condamné ces faits et promis de porter l’affaire devant l’administration du camp même si les réfugiés n’attendent pas grand chose.
De tels cas d’agression sont fréquents au camp de Nyarugusu et se transforment parfois en violences sexuelles pour des femmes qui se rendent dans des réserves naturelles à la recherche du bois de chauffage.
Nyarugusu est un camp qui compte plus de 110.000 réfugiés dont près de 50 mille Burundais.
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Photo : une des trois victimes alitées à l’hôpital du camp de Nyarugusu © SOS Médias Burundi
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