Grands-Lacs d’Afrique: l’heure est à la lutte contre deux pandémies
Le Burundi et la République démocratique du Congo (RDC ) sont en train de lutter contre la variole du singe au moment où le Rwanda fait tout pour contenir la propagation du virus mortel Marburg, tout en évitant le Mpox. Les trois pays peuvent compter sur l’OMS (Organisation mondiale pour la santé) qui prend au sérieux les deux pandémies. (SOS Médias Burundi)
Rwanda
Le ministère rwandais de la Santé a déclaré que le pays d’Afrique de l’Est a commencé à vacciner ses citoyens contre le virus Marburg hautement contagieux, afin de freiner la propagation d’une épidémie qui a tué plus de 10 personnes depuis l’annonce de son apparition le 27 septembre dernier.
Le dimanche 6 septembre, le pays avait signalé 46 cas confirmés de la maladie similaire à Ebola, dont 29 sous soins médicaux.
Les autorités sanitaires ont identifié au moins 400 personnes qui ont été en contact avec des cas confirmés de Marburg et ont intensifié la recherche des contacts et le dépistage.
Le ministre de la Santé, Dr Sabin Nsanzimana, a exhorté les Rwandais à participer à l’exercice de vaccination, affirmant que les vaccins sont sûrs, ajoutant que les mêmes vaccins avaient déjà été utilisés en Ouganda et au Kenya. Il a rassuré qu’ils s’étaient avérés d’une grande aide.
« Nous avons établi des laboratoires de dépistage dans chaque province pour nous assurer que les gens ont accès à des tests de dépistage et à des résultats en temps opportun. Nous encourageons les personnes présentant des symptômes à appeler la ligne d’assistance 114, car nous avons déployé suffisamment de personnel et de ressources pour les aider », a dit aux médias dans la capitale Kigali, le ministre Nsanzimana.
Les Rwandais ont été exhortés à éviter tout contact physique et des mesures strictes ont été prises, notamment la suspension des visites dans les hôpitaux et les écoles.
Les veillées à domicile ne sont pas autorisées dans le cas où un décès est lié à Marburg.
Lors d’une conférence de presse dimanche, le ministre de la Santé a déclaré que l’exercice de vaccination commencerait immédiatement, ciblant les travailleurs de la santé et les intervenants d’urgence ainsi que les personnes qui ont été en contact avec des cas confirmés dans la première phase.
Il a déclaré que le pays avait reçu 700 doses d’un vaccin faisant l’objet d’une enquête de la part de l’Institut « Sabin Vaccine » basé aux États-Unis.
« En réponse à une demande du gouvernement du Rwanda et du ministère de la Santé pour soutenir sa réponse à l’épidémie de Marburg, nous avons fourni une première livraison de 700 doses de vaccin expérimental Marburg à utiliser dans un essai ciblant les travailleurs de première ligne. Nous avons expédié l’envoi dans les 7 jours suivant la première communication pour obtenir de l’aide. Nous avons conclu un accord d’essai clinique avec le Centre biomédical du Rwanda (RBC)», a annoncé dimanche l’Institut Sabin Vaccine sur son compte X (Anciennement Twitter).
M. Nsanzimana a déclaré que les autorités enquêtaient sur l’origine de la fièvre hémorragique mortelle qui, selon l’Organisation mondiale de la santé, n’a pas de vaccin ou de traitement autorisé.
Le mois dernier, l’ambassade des États-Unis à Kigali a exhorté son personnel à travailler à distance et à éviter de se rendre dans ses bureaux. La plupart des personnes touchées sont des travailleurs de la santé dans sept des 30 districts du pays.
L’Organisation mondiale de la santé (OMS) a déclaré que les symptômes de Marburg, avec un taux de mortalité de 88%, comprennent de la fièvre, des douleurs musculaires, de la diarrhée, des vomissements et, dans certains cas, la mort par perte de sang extrême.
L’OMS rassure qu’elle intensifie son soutien et qu’elle travaillerait avec le gouvernement du Rwanda pour arrêter la propagation du virus et protéger les personnes à risque.
Selon l’OMS, des épidémies et des cas individuels ont été signalés par le passé en Guinée équatoriale, au Congo, en Angola, en Tanzanie, au Kenya, en Ouganda et au Ghana.
RDC
En République démocratique du Congo, les autorités ont lancé la campagne de vaccination contre le Mpox. Elle a démarré dans la ville touristique de Goma, chef-lieu du Nord-Kivu à l’est du Congo . C’était le samedi 5 octobre dernier. La première personne qui a été vaccinée est un médecin posté à Goma. Le lendemain, l’activité s’est poursuivie dans la zone de santé de Miti-Murhesa située au nord de la ville de Bukavu, en province du Sud-Kivu , toujours dans l’est du Congo. Dans les deux provinces, c’est le directeur de cabinet du ministre de la Santé, le Dr Muboyayi Tshikaya Romain qui a procédé au lancement de la campagne de vaccination. Les premières cibles sont constituées de prestataires de santé et femmes de joie, a expliqué le docteur Muboyayi.
« J’ai moi-même déjà pris ce vaccin afin de montrer aux gens qu’il n’est pas nuisible à la santé comme certains le disent. J’encourage les gens à se faire vacciner pour se prévenir contre cette épidémie », a déclaré Dr Masiya Charles, médecin directeur de l’hôpital Saint Joseph de Kamanyola, installé dans le Sud-Kivu non loin du Burundi.
Les besoins en vaccins se chiffrent en termes de millions en RDC mais le vaste pays de l’Afrique centrale n’a reçu jusqu’ici qu’un peu plus de 265000 doses de vaccin.
Le Congo compte actuellement plus de 30 mille cas suspects-Mpox et près de 990 décès.
Le Sud-Kivu est l’épicentre de la maladie. Au moins 8800 cas y ont été découverts dont 45 morts. La RDC a reçu en septembre dernier, 265000 vaccins octroyés par l’Union européenne et les États-Unis. Ce sont des doses du laboratoire danois Bavarian Nordic. Elles ne sont homologuées que pour un usage chez les personnes adultes.
Les autorités congolaises ont déjà approché le Japon pour obtenir des vaccins acceptables chez les enfants.
866 morts depuis le début de l’année
Au Burundi, en RDC , au Kenya, au Rwanda et en Ouganda notamment, près de 35000 cas ont été répertoriés depuis janvier. Selon un dernier bilan datant du 3 octobre dernier, 866 patients sont morts du Mpox. L’agence sanitaire Africa CDC révèle que « l’épidémie n’est pas sous contrôle sur le continent ».
La recrudescence du Mpox en Afrique et l’apparition d’un nouveau variant (clade 1b) ont poussé l’OMS à déclencher son plus haut degré d’alerte mondiale en août dernier. Ce nouveau variant a été découvert en RDC, au Burundi, au Kenya, au Rwanda et en Ouganda, d’après Africa CDC.
Le Rwanda qui fait face au virus Marburg hautement contagieux, a commencé à vacciner ses résidents le 17 septembre dernier.
Burundi
Près de 60% de patients sont constitués des enfants, selon l’UNICEF, le Fonds des Nations-Unies pour l’enfance. La ministre burundaise Lyduine Baradahana se réjouit qu’aucun décès n’a été répertorié jusqu’ici, en plus de l’aide promise par l’UNICEF. Mais Dr Baradahana prévient : »la maladie continue à se propager et chaque personne doit s’efforcer pour observe les mesures de prévention ».
Avec l’apparition du virus mortel Marburg au Rwanda voisin, les autorités burundaises tiennent à rassurer la population sur la capacité du pays à lutter contre sa propagation.
Le 28 septembre dernier, soit le lendemain de la déclaration des premiers cas au Rwanda, la ministre Baradahana a visité le centre de prise en charge des épidémies de Gihungwe en province de Bubanza (ouest du pays). Elle voulait évaluer les capacités en termes d’infrastructures, de ressources humaines et d’équipements dont dispose le centre, en cas de découverte de cas-Marburg. Et le 3 octobre, elle s’est rendue dans deux hôpitaux de Muyinga (nord-est) et à la frontière avec la Tanzanie, à Kobero, une frontière utilisée par les passagers burundais pour aller au Rwanda, les frontières terrestres avec le Rwanda étant fermées depuis janvier 2024.
Le Burundi parle de menace très élevée avec la découverte du virus mortel Marburg au Rwanda et appelle les responsables sanitaire et administratif dans les régions frontalières avec le Rwanda à intensifier la surveillance.
Selon un rapport de l’agence sanitaire Africa CDC, la pandémie de Mpox est actuellement présent dans 16 pays en Afrique.
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Photo : un centre de traitement de cas- Mpox dans la ville commerciale Bujumbura au Burundi © SOS Médias Burundi
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