Gasorwe : les ménages bénéficient de la présence des réfugiés congolais
Au Camp de réfugiés congolais de Kinama, situé en commune de Gasorwe dans la province de Muyinga (nord-est du Burundi), des Burundais issus des collines environnantes y font de petits commerces. Grâce à leur vente des légumes, fruits et d’autres produits, ils parviennent à subvenir aux besoins alimentaires familiaux et même épargner pour les plus chanceux. (SOS Médias Burundi)
Anastasia Nikwigize, une vendeuse de bananes et d’avocats, explique que chaque matin, elle se réveille tôt pour acheter des bananes et des avocats auprès de fournisseurs locaux avant d’aller écouler ses marchandises au camp de Kinama.
« Je vais vendre au camp. Grâce à ce petit commerce, je parviens à nourrir mes quatre enfants », signale-t-elle.
Elle gère son petit commerce avec soin, réussissant à mettre de côté environ cinq mille francs burundais chaque semaine.
« Mon objectif est d’acheter une parcelle dans trois ans grâce à ce petit commerce de fruits et d’assurer l’éducation de mes enfants », révèle-t-elle avec détermination.
Marie Rose Kabagabire, qui a choisi de vendre des amarantes indique pour sa part qu’elle a commencé ce commerce il y a quatre ans.
« C’est devenu une source de revenus essentielle pour ma famille. Parfois, je dois échanger mes amarantes contre de la farine, du haricot ou du riz et revendre ces produits essentiels dans la communauté », dit-elle.
Les amarantes qu’elle vend sont très appréciées au camp pour leurs valeurs nutritives.
Elle explique qu’elle fait souvent du porte-à-porte pour attirer des clients dans le site.
« Grâce à la vente des amarantes, je peux non seulement nourrir mes enfants mais aussi mettre un peu d’argent de côté pour les imprévus », souligne-t-elle, ajoutant qu’elle essaie d’enregistrer un bénéfice d’au moins quatre mille francs burundais par jour.
Cyprien Shabani, membre de la communauté autochtone des Batwa, vend de l’argile pour la peinture des maisons.
« Je le fais depuis plusieurs années. Je dois souvent me déplacer dans tout le camp pour trouver des clients. Les périodes où l’assistance alimentaire n’est pas encore arrivée sont particulièrement difficiles car beaucoup de gens n’ont pas de nourriture ni d’argent à dépenser pour mon produit. Je fais de mon mieux pour subvenir à mes besoins et à ceux de ma famille», explique-t-il.
Dans son commerce, il fait parfois des échanges avec des réfugiés qui ont besoin d’argile pour embellir leurs maisons.
« J’échange l’argile contre les haricots, le riz ou de la farine. Ensuite, je revends ces produits pour gagner un peu d’argent», assure-t-il.
Ce commerce fait non seulement partie de son quotidien mais l’aide aussi à préserver sa culture.
Malgré leur détermination, ces commerçants font face à de nombreux défis. La hausse des prix auprès des fournisseurs pèse sur les commerçants de légumes et fruits.
La période où les réfugiés n’ont pas encore reçu d’assistance alimentaire fournie par le Programme Alimentaire Mondial (PAM) se traduit par une diminution du nombre de clients.
Le camp de Kinama situé dans le nord-est du Burundi a été construit en 2002. La plupart de ses occupants ont déjà été réinstallés aux États-Unis, au Canada et en Australie.
Actuellement, Kinama abrite plus de 7000 réfugiés congolais, essentiellement membres de la communauté Banyamulenge et originaires de la province du Sud-Kivu à l’est du Congo.
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Photo : des vendeuses de fruits non loin du camp de Kinama dans le nord-est du Burundi, novembre 2024 © SOS Médias Burundi
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