LES RÊVES DE BAREGEYA -des sanctions qui risquent de fermer la bouche des insensés

LES RÊVES DE BAREGEYA -des sanctions qui risquent de fermer la bouche des insensés

Rassasiés, les « dirigeants » burundais (considérez les guillemets) clament haut et fort que les Burundais mangeaient et vivaient sans aides étrangères. Ce qui n’est pas faux mais c’est dans la nuit des temps. Comment comprendre qu’au 21ème siècle, il y a un dirigeant qui dirait que le Burundi est autonome à tous les niveaux. Bienvenue dans la préhistoire de 2024. (Chronique par Mahoro sur SOS Médias Burundi)

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Eden ! Eden ! Eden ! Enfin. Qui a dit que le Burundi n’est pas le jardin d’Eden. Au jardin d’Eden , on vivait de la cueillette ; des fruits, que des fruits. Après des années, on a embrassé la chasse. Que de la viande et des fruits au pays des gens en bonne santé. Hmmm ! Que c’est délicieux ! Pas de graisse ni de maladie. Personne ne connaît l’argent. Plus de ville, plus de routes. Personne n’en a besoin. Waouh ! Je suis passé la nuit dans une chambre bien décorée, avec du naturel.
Pas besoin de carburant, de sucre, des produits pharmaceutiques ni d’électricité dans notre Paradis sans ville ni village. Que voulez-vous ? Notre domaine est intouchable, inviolable, respecté, convoité etc. Mais qui va oser ? Personne car nous sommes les plus forts de la planète.

Des sanctions pour les vrais Burundais

Comment ne pas rêver quand les discours des rassasiés contrastent avec la réalité. Tenez : quand on dit que les Burundais sont rassasiés, autonomes financièrement, on dirait qu’aucun Burundais n’a faim.

Vous entendrez les autorités burundaises dans des assemblées ici et là dans le pays, devant plusieurs milliers de personnes déclarer : “depuis longtemps, on vivait de la chasse et de la cueillette-avant l’arrivée des colons qui nous ont imposés leur mode de vie. Qu’ils gardent leurs aides, nous allons vivre comme on vivait avant leur venue dans notre pays de lait et de miel. D’ailleurs, tout s’est amélioré sans eux”.

Les pauvres participants avec des côtes sans graisses, affamés ou souffrant de kwashiorkor vont acclamer malgré eux. Acclamer les dires d’un dignitaire- obèse très rassasié au point de vomir, sous peine de se retrouver la tête séparée du reste du corps.

Des conséquences plus que fâcheuses

Depuis l’accession du CNDD-FDD au pouvoir (2005), des milliers de bêtises multiformes n’ont cessé de se manifester : assassinats ciblés, incompétences, corruption, malversations, favoritisme, népotisme, division de la société burundaise etc. Aucun pilier du pays ne tient plus.


Comme si les méfaits que le Burundi connaissait ne suffisaient pas, la crise de 2015 a empiré les choses. Ces gens qui ont l’aigle comme totem ont littéralement déployé leurs griffes. L’Union européenne( UE) a fermé les robinets, alors que l’aide qui venait de l’Occident comme appui budgétaire, contribuait à plus de 50% pour financer le budget du gouvernement.

Depuis 2016, les pauvres dirigeants ne font qu’augmenter des taxes et des impôts pour combler le déficit. Malheureusement, les prix augmentent du jour au lendemain.
Au lieu de renouer avec les bailleurs, ceux qui sont rassasiés par le fruit du  » banditisme « , ont organisé des manifestations tous les week-ends pour insulter l’UE.

La venue de M. Ndayishimiye au pouvoir en juin 2020 avait suscité un brin d’espoir, ça a été très éphémère. Il s’est de plus en plus rapproché de la Chine et de la Russie qui n’ont rien donné. Pataugeant dans le positionnement au point de vue géopolitique, le système-DD déçoit tout le monde. On va tenter d’approcher cette UE mais que l’on insulte dans des rassemblements. Les assassinats continuent, les aides mal gérées jusqu’à se montrer incapable d’utiliser tout l’argent imparti à un projet (si on n’a pas tout volé). Les paroles vides de sens etc. vont pousser les bailleurs à la réticence.

Alors que les Burundais sont au fond du gouffre, ces sanctions de l’UE vont achever ceux qui étaient à l’agonie. Allons-nous vivre de la chasse et de la cueillette comme le chantent les rassasiés ?
Non ! Nous allons tous crever. C’est ainsi que la pauvre de BAREGEYA rêve d’un « Paradis où on vit de la chasse et de la cueillette ». Elle a beaucoup entendu cela, jusqu’à rêver de la préhistoire en 2024.

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