Uvira : de nouveaux affrontements entre les FARDC et le groupe armé Twirwaneho poussent des milliers de résidents à fuir leur ménage

Des combats entre les FARDC ( Forces Armées de la République démocratique du Congo) et le groupe armé Twirwaneho sur le territoire de Mwenga en province du Sud-Kivu à l’est du Congo, ont poussé des milliers de résidents à fuir leur ménage. Twirwaneho est composé par des membres de la communauté Banyamulenge. Plusieurs bergers issus de cette communauté ont été pris à partie par les miliciens locaux en collaboration avec des militaires congolais. Ils les ont dépouillés de leurs biens, ont tué leurs vaches avant de les mettre en détention.

INFO SOS Médias Burundi

Les hostilités ont éclaté le 28 novembre et ont duré deux jours. C’est la localité de Kalingi qui a été très touchée. Elle est située sur le territoire de Mwenga. C’est dans la province du Sud-Kivu à l’est du Congo. Selon nos sources, les habitants des villages de Kalingi, Bidegu, Kitavi, Ilundu et Kiziba ont fui leur ménage. Ils se sont dirigés dans les fermes ou encore vers d’autres villages jugés plus sécurisés à la périphérie de Minembwe.

D’après Sebikamiro Rwaganje, responsable administratif à Kalingi, les combats ont éclaté quand des militaires- FARDC ont attaqué une position des combattants de Twirwaneho située à Kalingi.

 » Ces militaires sont venus de Mikenge. Dans les villages de Kalingi et Ilundu, il y ont tué 17 vaches et en ont blessé 30 autres. Ils ont aussi blessé trois personnes », a-t-il dit à SOS Médias Burundi.

Marc Kundabantu est un résident de Kalingi. Il a passé une nuit dans la brousse, sous la pluie, craignant pour sa sécurité.

 » Quand je suis revenu, tout ce qui se trouvait à l’intérieur de ma maison avait été volé : les matelas, les casseroles, les habits… », déplore ce père de famille. Il accuse des militaires congolais basés à Madegu et Mikenge d’être les auteurs de ce pillage.

Jusqu’à ce dimanche, plusieurs activités étaient paralysées suite à ces affrontements qui se sont accompagnés de déplacements massifs de la population.

Dans un communiqué publié ce samedi, les FARDC ont affirmé avoir tué cinq combattants de Twirwaneho. Le document parle aussi de trois blessés graves dans les rangs de ce groupe armé  » qui a provoqué l’armée en tendant une embuscades à des militaires en patrouille à Kalingi ».

Le groupe armé a démenti ces informations, affirmant avoir infligé de lourdes pertes à l’armée congolaise.

 » Ce samedi, nous avons même remis à la Croix-Rouge un Major-FARDC que nous avions capturé. Beaucoup de militaires sont morts « , a déclaré un responsable de Twirwaneho sans avancer des chiffres exacts.

Des civils pris à partie

Selon des témoins, les membres des milices locales entretenues par les autorités congolaises en collaboration avec des militaires congolais se sont pris à des bergers de la communauté Banyamulenge. Plusieurs d’entre eux dont des jeunes gens, ont été humiliés, forcés d’enlever des chemises et vestes et de marcher torse nu, ligotés , les mains attachées par derrière.

 » Ces miliciens Maï-Maï et les soldats FARDC ont torturé des bergers qui emmenaient les troupeaux à Mikalati. Ils les ont dépouillés de leurs biens avant de les déshabiller devant la population locale et les emmener dans les cachots de l’armée à Mikenge », disent des témoins. Au moins cinq hommes restent en détention à Mikenge, selon la société civile locale qui déplore la résurgence de l’insécurité.

La situation reste tendue dans cette zone où des combats ont également opposé les militaires burundais au groupe armé d’origine burundaise Red-Tabara en début de semaine.

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Des bergers de la communauté Banyamulenge humiliés par des miliciens Maï-Maï et des soldats-FARDC , le 30 novembre 2024 à Mikenge, DR