Flambée des prix : Bururi et Rumonge en difficulté
De Bururi à Rumonge, dans le sud-ouest du Burundi, une hausse spectaculaire des prix des produits alimentaires met les habitants à rude épreuve, en particulier les foyers à faible revenu. Riz, haricots, viande et produits de la Brarudi (Brasserie et limonaderies du Burundi) connaissent des augmentations de prix sans précédent, au point que l’administration tente de limiter les spéculations. (INFO SOS Médias Burundi)
Des résidents parlent d’une flambée des prix qui pèse lourd. Le riz de première qualité est aujourd’hui vendu à 5500 francs par kilogramme, contre 5000 le mois dernier. Ce même produit était vendu entre 2500 et 3000 francs lors des fêtes de fin d’année l’année précédente, dénotant une augmentation de près du double en un an.
Quant aux haricots, toutes variétés confondues, les prix oscillent actuellement entre 3500 et 4500 francs par kilogramme, contre 2900 à 3500 le mois dernier.La farine de maïs n’échappe pas à cette hausse vertigineuse. Elle est passée de 2000 le kilogramme à Noël 2023 à 3200 francs cette année, enregistrant une augmentation de 1200 francs en seulement douze mois. Bien que Bururi ne soit pas une région productrice de manioc, l’impact se fait sentir. Le manioc Akambaranga est à 1700 par kg et la variété blanche atteint 2500 francs. Ces produits, autrefois accessibles aux familles à faible revenu, ne sont plus à leur portée.
La situation n’épargne pas les autres denrées de base. Un régime de banane, vendu à 10 000 l’an dernier à Noël, coûte désormais 20 000 francs. La viande, autrefois très prisée pour les fêtes, affiche des prix prohibitifs : le kilo de steak atteint 25 000 francs.
Des disparités selon les localités
Au chef-lieu de la commune de Matana, les prix ne sont guère plus cléments. Le riz est à 5000 le kilogramme, les haricots à 4000, les pommes de terre à 2600 , et la farine de maïs à 3200 . Un litre d’huile s’achète à 16 000 francs.
À Rumonge, la flambée des prix est tout aussi alarmante. Le riz d’origine burundaise se vend entre 3900 et 4500 francs par kilogramme, tandis que la variété tanzanienne coûte 5500. Les haricots varient entre 3900 et 4000 , et les pommes de terre ont grimpé à 3500 francs, contre 3000 il y a seulement deux semaines. La viande oscille entre 21 000 et 24 000 francs le kilogramme.
Face à cette situation, de nombreux habitants appellent le gouvernement à prendre des mesures énergiques pour contrôler les prix des produits alimentaires et atténuer l’impact sur les ménages les plus vulnérables.
Pénurie des produits Brarudi et sanctions contre les spéculateurs
Par ailleurs, la pénurie des produits Brarudi accentue les difficultés à Rumonge. Trois hôtels situés au chef-lieu de la zone de Magara, en commune de Bugarama, ont été sanctionnés par une amende de 3 millions de francs burundais chacun pour spéculation sur ces produits.
Selon des sources policières, ces établissements ont exploité la situation pour pratiquer des prix exorbitants.Malgré les efforts des autorités administratives pour imposer le respect des prix officiels, les habitants restent sceptiques sur la durabilité de ces mesures dans un contexte de pénurie. Ils exhortent la Brarudi à augmenter sa production afin de répondre à la demande et stabiliser le marché.
Une situation critique
La flambée des prix à Bururi et Rumonge traduit une crise économique et sociale qui pèse lourdement sur les ménages. La mobilisation des acteurs publics et privés s’impose pour trouver des solutions durables et préserver le pouvoir d’achat des Burundais.
En attendant, les fêtes de Noël et de nouvel an sont marquées par la privation pour de nombreuses familles.
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Photo : un marché de viande au Burundi, décembre 2024 © SOS Médias Burundi
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