Burundi : les salariés incapables de satisfaire leurs besoins fondamentaux selon deux confédérations syndicales locales

Burundi : les salariés incapables de satisfaire leurs besoins fondamentaux selon deux confédérations syndicales locales

La CSB (Confédération des Syndicats Libres du Burundi) et la COSYBU (Confédération des Syndicats du Burundi) déplorent la situation économique actuelle avec des revenus insuffisants chez les travailleurs. Les deux confédérations demandent au gouvernement d’indexer les salaires des fonctionnaires au coût de la vie mais également faire respecter les prix officiels des produits de première nécessité. (SOS Médias Burundi)

Dans un communiqué sorti le 20 décembre dernier, les présidents des deux organisations syndicales les plus représentatives du Burundi, reviennent sur la détérioration des conditions de vie des travailleurs. En se référant sur le salaire mensuel d’un salarié- niveau-moyen, ils donnent un exemple : actuellement, un ménage de six personnes avec un homme et une femme qui sont salariés ainsi que leurs quatre enfants, dépense près de trois millions de francs burundais par mois,la ration alimentaire constituant 40 mille francs par jour.

Malgré les efforts du gouvernement à faire respecter les prix de certains produits comme le sucre et les boissons, les deux confédérations trouvent que le pouvoir d’achat des fonctionnaires s’affaiblit au jour le jour face à la montée en flèche des prix, une situation aggravée par la pénurie du carburant, la plus longue de la petite nation de l’Afrique de l’est qui vient de durer bientôt quatre ans.

Les responsables de la CSB et COSYBU regrettent que suite à une alimentation non équilibrée, la population en général s’expose aux maladies chroniques alors qu’elle ne parvient même pas à « se faire soigner comme il faut ».

Elles implorent le gouvernement à prendre des mesures susceptibles d’atténuer la situation en prenant des stratégies de lutter contre les pénuries récurrentes des produits de base.

La CSB et la COSYBU appellent le président burundais Évariste Ndayishimiye à « organiser des réunions avec les partenaires sociaux sur les conditions économique et sociale actuelles en vue de trouver une voie de sortie et privilégier le dialogue social dans toutes les politiques du monde du travail ».

La blague du président Neva

Il y a deux semaines, le chef de l’État burundais a tenu un discours sur la crise généralisée que son pays traverse que certains jugent « ironique ».

« Je le dis en blaguant car je sais que mes enfants n’ont pas faim. S’ils avaient faim, je ne prononcerais pas un tel discours, la bouche a à manger actuellement. Dieu ne cesse de bénir le Burundi », a-t-il lancé en marge d’une réunion sur le renforcement de la Banque centrale du Burundi, mi décembre.

Et de continuer sur un ton blagueur : « voulez-vous que votre monnaie soit forte? Faites comme moi. Vous savez quand l’on peut récolter 400 tonnes de pomme de terre et que l’on contemple sa production-je fais mes récoltes dans la transparence, je pense que vous voyez les images tous les jours. Quand on a 300 tonnes de pomme de terre, on collecte plusieurs billets et en plus on ne va plus au marché. Peut-on aller acheter ce que tu as déjà ? Quand tu comptes et trouves que dans un stock il y a 300 tonnes de pomme de terre, dans un autre 50 tonnes de riz, dans l’autre stock 50 tonnes de maïs ou encore de colcase, en plus de 500 lapins…Comment pourrais-je savoir qu’il y a de la pauvreté? »

Celui qui dirige le pays le plus pauvre et le plus affamé au monde s’est aussi targué de disposer de plusieurs tonnes de poissons qu’il élève dans la province de Karusi (centre-est du Burundi) dans de bassins artificiels. Le slogan du président Ndayishimiye dans un pays en train de sombrer reste « chaque bouche doit avoir à manger et chaque poche de l’argent ».

_______________________________________________
Photo : des vivres dont le prix est devenu inabordable dans la capitale politique Gitega, décembre 2024 © SOS Médias Burundi

Previous Flambée des prix : Bururi et Rumonge en difficulté
Next Minembwe : plusieurs morts dans les hostilités entre les FARDC et Twirwaneho

About author

You might also like

Économie

Kirundo : des autorités impliquées dans le commerce clandestin de carburant

Une fouille a été menée dans la matinée, vendredi dernier soit quatre jours après la distribution du carburant en province de Kirundo (nord du Burundi). Cette fouille a été opérée

Économie

Kirundo : plus de 200 porcs sont morts en moins de cinq mois

Ces animaux domestiques sont morts d’une maladie virale selon des vétérinaires. Dans la seule commune et province de Kirundo (Nord du Burundi), des porcs ont été attaqués par une maladie

Économie

Kayanza : plusieurs tonnes de grains de cafés saisies

Au moins 27 tonnes de café sec ont été saisies mercredi de cette semaine sur la colline de Kivume. C’est en commune de Gatara dans la province de Kayanza (nord