Bujumbura : qui sont ces hommes armés présumés, arrêtés en toute discrétion avant d’être transférés dans les prisons ?

Bujumbura : qui sont ces hommes armés présumés, arrêtés en toute discrétion avant d’être transférés dans les prisons ?

Jeudi dernier, une équipe de présumés anciens rebelles, a été transférée à la prison centrale de Bujumbura, dite Mpimba. Ses membres venaient de passer plusieurs jours dans les cachots du Service national de renseignements (SNR) dans la capitale économique. Les éléments de deux autres groupes pareils, ont été envoyés à cette même maison d’arrêt et d’autres prisons, après avoir transité par les geôles des services secrets, également. Certaines sources disent qu’il s’agit des anciens rebelles qui étaient postés en RDC (République démocratique du Congo) dont des combattants du groupe armé burundais Red-Tabara. Mais des sources proches de ce groupe armé réfutent ces informations. (SOS Médias Burundi)

Au total, 20 présumés anciens rebelles sont détenus à Mpimba. Selon nos informations, ces prisonniers ont été arrêtés à des endroits et moments différents. Le seul point commun d’après nos sources : appartenir à des groupes armés d’origine burundaise basés dans la province du Sud-Kivu à l’est du Congo.

« On dit que ce sont des combattants de Red-Tabara. Dix-neuf d’entre eux ont été arrêtés dans la réserve naturelle de la Rukoko, il y a un peu plus de deux mois », disent nos sources. Selon des sources proches du dossier, dix membres de ce groupes étaient armés de fusils lors de leur interpellation ,alors que neuf autres ne portaient pas d’armes. Deux responsables de ce groupe restent en détention dans les cachots des services secrets dans la ville commerciale Bujumbura au moment où le reste de l’équipe a été éparpillé dans différentes prisons dont celle de Bujumbura qui en abrite quatre. La réserve naturelle de la Rukoko est frontalière avec le Sud-Kivu au Congo.

D’après des sources à la prison centrale de Bujumbura dite Mpimba, une deuxième équipe de 7 présumés anciens rebelles, a été appréhendée dans la zone de Gatumba, non loin de la frontière avec le Congo aussi, à l’ouest du Burundi. Les membres de ce groupe sont tous détenus à la prison de Mpimba. Selon des sources sécuritaires, ces détenus ont reconnu qu’ils appartiennent à des groupes armés basés dans le Sud-Kivu.

« La plupart d’entre eux sont des combattants de Red-Tabara. Après leur arrestation, ils ont expliqué qu’ils avaient l’intention de se rendre aux services de sécurité mais cette explication n’a pas convaincu les enquêteurs car ils ont soulevé ça après avoir été surpris et maîtrisés par les services de sécurité », indiquent nos sources.

Un troisième groupe comprend entre douze et ving membres, selon nos sources. Ils ont été arrêtés en province de Ngozi (nord du Burundi). Neuf d’entre eux sont détenus à Mpimba. Les périodes durant lesquelles les membres des deux groupes ont été arrêtés, restent floues.

Qui sont ces prisonniers exactement ?

Une certaine opinion parle de présumés opposants que le pouvoir veut « persécuter à tout prix ». Mais un prisonnier politique a confié à SOS Médias Burundi, avoir reconnu certains anciens rebelles.

Toutefois, plusieurs sources proches du groupe armé Red-Tabara ont dit que « ce ne sont pas nos gens. Quand nos gens sont arrêtés d’abord, ils passent plusieurs mois dans les geôles des renseignements ».

LIRE AUSSI :

https://www.sosmediasburundi.org/2024/11/27/burundi-la-fdnb-sapprete-a-exhiber-des-rebelles-red-tabara-dont-le-mouvement-affirme-avoir-inflige-de-lourdes-pertes-a-larmee-burundais

Mi décembre dernier, le lieutenant général Silas Ntigurirwa, chef de cabinet du président Évariste Ndayishimiye ,avait organisé une session de trois jours avec différents acteurs pour parler d’un probable rapatriement volontaire de rebelles basés au Congo. Dans le passé, le président Évariste Ndayishimiye a aussi évoqué ce plan. Mais jusqu’à présent, aucune action n’a été concrétisée dans ce sens.

Red-Tabara, le principal groupe armé burundais qui a revendiqué des attaques sur le sol burundais ces dernières années, se trouve sur la liste des mouvements terroristes du gouvernement burundais.

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Photo d’archives : des habitants constatent un camion qui a été incendié par des hommes armés à Buringa non loin de la réserve naturelle de la Rukoko, le 26 février 2024. L’attaque a été attribuée à des rebelles Red-Tabara © SOS Médias Burundi

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