Makamba- Rumonge : protestation des trafiquants de carburant illégal contre leur traque
Des trafiquants de carburant et des propriétaires de véhicules protestent contre les arrestations jugées intempestives dont ils sont victimes, allant parfois jusqu’à des tirs à balles réelles sur les présumés trafiquants. (SOS Médias Burundi)
Dans la nuit du mardi 21 janvier vers minuit, les militaires du service de renseignement G2 ont saisi une importante quantité de carburant à Kigwena, une localité située dans la commune et province de Rumonge, au sud-ouest du Burundi. La saisie porte sur 2980 litres d’essence, répartis dans 60 bidons, certains d’une capacité de 40 litres et d’autres de 20 litres.
Origine et destination du carburant saisi
Selon des sources administratives, le carburant intercepté sur la route nationale numéro 3 provenait de la République Unie de Tanzanie. Sa destination exacte reste cependant inconnue. Le chauffeur du véhicule transportant le carburant ainsi que son présumé propriétaire ont été immédiatement interpellés par la police du commissariat provincial de Rumonge pour les besoins de l’enquête. Ils sont actuellement détenus dans le cachot de ce commissariat, accusés de porter atteinte au bon fonctionnement de l’économie nationale.
Arrestations similaires dans la province voisine de Makamba
Dans la province voisine de Makamba (sud) , la police locale, appuyée par des agents de l’inspection générale de police venus de Bujumbura (capitale économique), a également intensifié les opérations contre les trafiquants de carburant. Le 12 janvier, huit personnes, dont deux femmes et six hommes, ont été arrêtées pour commerce illicite de carburant en provenance de la Tanzanie. Deux jours plus tard, elles ont été transférées dans un cachot de Bujumbura, la capitale économique du pays.
Selon des témoins, les policiers déployés à Makamba n’ont pas hésité à tirer à balles réelles pour dissuader les trafiquants, notamment dans des zones frontalières avec la Tanzanie.
Une traque controversée
Cette campagne répressive suscite de vives critiques de la part des propriétaires de véhicules et d’engins motorisés, qui déplorent la traque systématique des vendeurs de carburant. Pour ces usagers, ces trafiquants jouent un rôle essentiel dans l’approvisionnement en carburant, devenu rare dans les stations-services locales. Ils appellent les autorités à privilégier une meilleure disponibilité du carburant dans les points de vente officiels plutôt que de s’attaquer à ceux qui tentent de combler ce vide en recourant au marché noir.
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Actuellement, un litre d’essence en provenance de la Tanzanie se vend à 10.000 francs burundais, un prix exorbitant mais considéré comme la seule option pour de nombreux conducteurs. Le prix officiel d’un litre d’essence est fixé à 4.000 francs burundais. Dans la ville commerciale Bujumbura où sont concentrées les agences des Nations-Unies et l’administration centrale, son prix peut s’élever jusqu’à plus de cinq fois.
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Photo : une longue ligne de véhicules en attente de carburant sur une station-service qui n’en dispose pas à Makamba © SOS Médias Burundi
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