Covid-19 : situation dans les camps de réfugiés burundais dans la sous-région

Covid-19 : situation dans les camps de réfugiés burundais dans la sous-région

Le camp de Mahama au Rwanda est un bon élève alors que celui de Nakivale en Ouganda se retrouve être le mauvais concernant la mise en application des mesures de précaution contre le Coronavirus.
En Tanzanie, la note est moyenne. Constat de SOS Médias qui a fait le tour dans quatre camps de réfugiés burundais. Tous ces camps de réfugiés burundais se trouvent dans la région de l’EAC qui compte près de 400 cas de la pandémie. Aucun réfugié n’a été affecté jusqu’ici
. (SOS Médias Burundi)

Tanzanie

Mtendeli. Les réfugiés se réjouissent de l’augmentation de la quantité de savons d’hygiène distribués chaque mois, une chose qui ne s’est jamais produite depuis quatre ans.

“Depuis que le Coronavirus ait été déclaré en Tanzanie, nous recevons deux longues tiges de savons de lessive. Elles mesurent à peu près 80 cm chacune, et ce pour chaque réfugié, enfant comme adulte. Plus la taille de la famille est grande plus on reçoit beaucoup de savons. C’est vraiment suffisant pour se laver les mains plus de fois possibles ”, laissent entendre certains réfugiés burundais.

Le HCR qui a introduit cette réforme, demande aux réfugiés de faire bon usage de ces savons pour contribuer à la prévention du covid-19. Cette Agence Onusienne a aussi multiplié des points de lavage des mains dans ce camp qui abrite plus de 32.600 Burundais.

Cependant, ces Burundais ont peur que si cette maladie venait à se déclarer à Mtendeli, elle ferait beaucoup de victimes car les mesures de précaution ne sont pas bien suivies, surtout avec les rassemblements qui sont organisés normalement et le non respect de la distanciation sociale.

Une pancarte de la zone C du camp de Nduta
L’entrée de la zone C au camp des réfugiés burundais de Nduta (Tanzanie)

“Les réfugiés sont aussi indifférents. Ils disent que même la vie difficile qu’ils mènent leur fait mal plus que toute autre maladie et préfèrent s’en foutre”, font savoir d’autres.

Un volontaire médical a ajouté qu’à l’hôpital, plusieurs infirmiers n’ont pas encore été formés suffisamment pour prendre en charge des malades du Covid-19.

Nduta. À l’entrée du camp, des agents de la santé testent la température de tout passant. A coté, un seau d’eau avec du savon pour se laver les mains.

Pour ceux qui se déplacent en véhicules, ils doivent descendre pour se laver les mains aux points installés sur tous les axes menant vers le camp.

Des agents de la santé mènent des campagnes de sensibilisation sur les symptômes de la pandémie.

C’est dans ce camp aussi que Médecins Sans Frontières, partenaire clé de la santé dans les camps de réfugiés burundais en Tanzanie, a installé un site de prise en charge qui comprend 150 lits capables d’accueillir des malades de Coronavirus.

Les occupants de ce camp qui compte plus de 75.000 Burundais réclament plus de matériel d’hygiène.

Rwanda

Pas de sortie ou d’entrée dans le seul camp de réfugiés burundais de Mahama qui compte plus de 58.400 Burundais. Tout est hyper surveillé.

Sur toutes les entrées du camp, il y a un point de pompage d’eau aménagé de façon moderne pour que tout le monde se lave les mains. C’est aussi la même chose devant les centres de santé, les points de distribution de vivres et les centres d’enregistrement des nouveaux réfugiés ainsi que devant les bureaux du HRC et tous ses partenaires à Mahama.

Plusieurs agents de la santé, bien formés selon l’administration du camp, sillonnent le camp à longueur de journée pour la sensibilisation sur les symptômes du Coronavirus.

Ils doivent aussi rendre compte du respect de la distanciation sociale.

Vue partielle du camp des réfugiés burundais à Mahama (Rwanda)

Les réfugiés ont vu les points d’eau multipliés et le matériel d’hygiène doublé à savoir les savons et les bidons.

Le ministère en charge des réfugiés au Rwanda a indiqué que les camps de réfugiés sont des lieux à haut risque qu’il faut bien surveiller en cette période de covid-19.

Ouganda

Au début de la crise de covid-19, le camp de réfugiés de Nakivale n’avait pas pris au sérieux les mesure de précaution. Mais, pour le moment, devant les parkings et les boutiques, on a mis quand même des points de lavage.

Cependant, plusieurs points de lavage n’ont pas d’eau car ce camp accuse un manque criant d’eau potable.

“Presque tous les robinets sont à sec. A quelques pompes qui ont encore de l’eau, une famille n’est autorisée qu’à puiser deux bidons de 20 litres qu’elle devra utiliser pendant deux jours. Alors, allons-nous avoir de l’argent pour acheter de l’eau de cuisine et celle qu’il faut verser en se lavant les mains!”, s’exclament ces Burundais.

“Les mouvements et rassemblements sont aussi plus que normaux et les réfugiés croient toujours que le covid-19 est une maladie des riches qui voyagent dans différents pays”, rapporte notre source.

Des fois, la police fait recours à l’usage de la force pour contraindre les gens à ne pas faire des mouvements inutiles dans le camp où sont installés près de 40.000 Burundais. Il y’a même eu des blessés.

Le HCR a récemment déclaré qu’il a besoin d’un financement de 255 millions de dollars pour prévenir et lutter efficacement contre le Covid-19 dans “les pays prioritaires qui nécessiteront une action particulière”.

L’agence onusienne se dit par ailleurs engagée à rester au service des réfugiés dans le contexte de la crise de la nouvelle pandémie qui frappe la planète aujourd’hui.

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