Burundi-Presse : HRW et CPJ appellent à la libération des journalistes d’Iwacu
Quatre journalistes du groupe de presse Iwacu comparaîtront ce mercredi. Ils ont interjeté appel contre une peine d’emprisonnement de deux ans et demi. Peine qu’ils purgent depuis octobre dernier. Le Comité pour la Protection des Journalistes ( CPJ) et Human Rights Watch appellent à leur libération inconditionnelle. (SOS Médias Burundi)
L’audience en est fixée ce mercredi 6 mai 2020 à Bubanza (Ouest-Burundi) où les journaliste sont détenus. Ils sont poursuivis pour “tentative de complicité d’atteinte de la sécurité intérieure de l’État”. L’équipe de reporters et leur chauffeur étaient allés enquêter sur des combats entre rebelles et l’armée régulière.
Le Comité pour la Protection des Journalistes appelle à leur libération.
“Ils n’auraient jamais dû être arrêtés, encore moins condamnés à de la prison. Avec la propagation du Coronavirus,, chaque instant passé en détention représente un risque inacceptable pour leur santé”, a déclaré la représentante du CPJ pour l’Afrique subsaharienne, Muthoki Mumo, dans un communiqué rendu public ce mardi.
CPJ rappelle également que les conditions de détentions des journalistes sont déplorables.
“Il est impossible d’effacer les souffrances déjà endurées (…) Les autorités peuvent cesser d’aggraver l’injustice en ne contestant pas leur appel et en les libérant immédiatement et sans condition”, ajoute Madame Muthoki.
CPJ calls on #Burundi to release 4 Iwacu journalists on appeal @cpjafrica #journalismisnotacrimehttps://t.co/O21Fwt0Rvj
— FCAEA (@FCAEA) May 5, 2020
Human Rights Watch, (organisation internationale de défense des droits humains) estime que l’ emprisonnement des reporters est un moyen de faire taire les journalistes travaillant pour des médias indépendants et encore en activité au Burundi après la crise de 2015.
“Informer le public sur des sujets qui le concernent ne devrait pas conduire à des poursuites pénales. Cette procédure illustre crûment la politisation de l’appareil judiciaire au Burundi”, estime Lewis Mudge, directeur pour l’Afrique centrale à Human Rights Watch.
1 / Les quatre journalistes @iwacuinfo condamnés en janvier au #Burundi après un procès entaché d’irrégularités seront au tribunal demain pour une audience en appel.
— Lewis Mudge (@LewisMudge) May 5, 2020
Ils n’auraient jamais dû être arrêtés.
Ils devraient être libérés immédiatement et sans condition. @hrw_fr pic.twitter.com/1TvvQK51Zw
HRW souligne que « le terrain est glissant » au Burundi pour les journalistes indépendants et les défenseurs des droits humains et encore davantage avec la campagne électorale en cours.
“Les condamnations font partie d’un schéma de répression des personnes qui tentent de faire lumière sur des abus ou d’informer sur des sujets sensibles. Elles s’inscrivent dans un contexte de répression accrue à l’encontre des personnes perçues comme étant des détracteurs du gouvernement, surtout avec les élections. Des poursuites judiciaires, menaces et actes d’intimidation ont contraint de nombreux activistes et journalistes à cesser leur trace travail sur les questions sensibles de politique ou de droits humains ou à quitter le pays”, constate l’organisation.
CPJ demande au président burundais de faire un geste avant la fin de son mandat. En accordant une libération à Christine Kamikazi, Agnès Ndirubusa, Egide Harerimana et Térence Mpozenzi.
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