Gitega: troisième comparution des suspects dans l’affaire de l’assassinat de l’ancien patron des renseignements

Gitega: troisième comparution des suspects dans l’affaire de l’assassinat de l’ancien patron des renseignements

Ils ont comparu devant la chambre criminelle du Tribunal de Grande Instance de Ntahangwa en itinérance à Gitega ce mardi. Le ministère public les a accusés d’avoir planifié et exécuté l’élimination physique du lieutenant général Adolphe Nshimirimana, ancien patron des renseignements burundais. Les concernés, anciens policiers et militaires, ont nié les accusations qui pèsent sur eux. ( SOS Médias Burundi)

Le ministère public a requis une peine de perpétuité pour les 7 militaires et policiers.

Toutefois, tous les prévenus ont rejeté les accusations qui leur sont reprochées.

Le premier à s’être expliqué est Mathias Miburo, un ancien policier. Il a indiqué qu’il n’a jamais participé dans des réunions de préparation de l’assassinat du lieutenant général Adolphe Nshimirimana. Il a expliqué aux juges que le 2 août 2015, jour de l’assassinat de ce haut gradé, il était dans la province de Cankuzo(est du Burundi).

Il a ensuite été suivi par Philibert Niyonkuru, lui aussi ancien policier. Comme son compagnon, il a rejeté toutes les reproches qui pèsent sur lui. Il a fait savoir que le jour de l’assassinat dont il est question, il participait à la messe qui se déroulait au camp de Ngagara (nord de Bujumbura) et qu’il n’a jamais participé dans une quelconque réunion pour cette fin.

Tout comme les deux policiers, Cadeau Bigirumugisha, militaire a lui aussi plaidé non coupable. « J’étais en congé sur ma colline natale de Rusengo (province de Ruyigi à l’est). Je dispose d’une feuille de route (permission) signée par mes supérieurs. Du 30 juillet au 7 août, j’étais en congé. J’ai des témoins », s’est-il défendu.

Le quatrième individu est également un militaire. Claude Muhimpundu est accusé par le parquet d’avoir sorti le véhicule qui a transporté les « assassins ».

L’intéressé a expliqué que des individus ont menacé de le tuer avant de lui confisquer son véhicule.

Le cinquième prévenu est un militaire aussi. Patrick Nsengiyumva est accusé par le parquet d’avoir autorisé la sortie d’un véhicule conduit par Muhimpundu. « J’étais à mon poste d’attache au camp de Ngagara. Et dans l’armée, seul l’officier de permanence peut autoriser la sortie d’un véhicule d’un bataillon », s’est-il défendu.

Le sixième individu poursuivi dans cette affaire est également un militaire. Ernest Nyabenda a expliqué que le jour des faits il était à son poste d’attache au domicile de son supérieur à Kanyosha (sud de Bujumbura).
Il a clamé son innocence tout comme ses codétenus.

En dernier lieu, le tribunal a entendu Alexis Sebahene. Il a aussi nié les accusations qui pèsent sur lui. « Le jour où le général a été assassiné, j’étais allé accompagner un membre de ma famille qui se rendait à l’intérieur du pays », a-t-il expliqué.

Le ministère public a requis la prison à vie pour les sept individus.

Pour la défense, les concernés devraient plutôt être réintégrés dans leur fonction. « Le dossier de mes clients piétine depuis cinq ans. À plusieurs reprises, le ministère public a exigé la suspension des audiences sous prétexte de mener des enquêtes supplémentaires », a déploré Ysé Ndihokubwayo, un des avocats des prévenus.

Le huitième prévenu, un policier a été tué dans de circonstances obscures dans un quartier de la ville de Gitega en 2017. L’ancien patron des renseignements burundais a été assassiné dans une attaque qui a visé son véhicule et son escorte le 2 août 2015.

L’affaire a été mise en délibérée.

Le verdict est attendu dans un délai ne dépassant pas un mois.

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Photo d’archive : enterrement de l’ancien patron des renseignements à Bujumbura, le 22 août 2015

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