Mahama (Rwanda) : les élèves peinent à suivre les cours en ligne
À cause du Covid-19, l’année scolaire en cours au Rwanda a été annulée. Les cours reprendront en septembre prochain. Pour le moment, les élèves suivent les cours sur des programmes à la radio télévision nationale et sur internet, ce qui est pratiquement impossible pour les élèves du camp de réfugiés burundais de Mahama. (SOS Médias Burundi)
Depuis l’apparition d’un premier cas de Covid-19 au Rwanda en mars dernier, le gouvernement a pris des mesures de fermer tous les lieux publics comme les écoles et les églises.
Pour aider des élèves et écoliers en vacances forcées, des programmes de cours ont été initiés et se donnent soit en ligne sur internet en mode “e-Learning” soit sur les télévisions surtout la télévision nationale du Rwanda, en attendant la reprise de l’année scolaire en septembre prochain.
Cette innovation qui demande des moyens pour avoir accès à une connexion internet à haut niveau et peut être un poste récepteur de radio et de télévision ne convient pas du tout au camp de réfugiés burundais de Mahama, situé à l’est de ce pays.
Parents et élèves dans ce camp s’inquiètent beaucoup.
“Comment puis-je avoir un poste récepteur de radio ou télévision alors que je suis démuni ici dans le camp. Je peux facilement passer tout un mois sans toucher un billet de deux mille francs rwandais, et vous voulez que j’achète un poste téléviseur de plus de 100.000 francs rwandais. Je n’ai jamais touché un tel montant depuis cinq ans que je viens de passer ici. Sans parler de ces choses comme internet que je ne maitrise même pas”, a réagi Marie Rose N., mère de trois enfants.
“Nous ne voyons pas comment nous serons capables d’être à un même niveau que les Rwandais qui suivent les cours quotidiennement via la radio et la télévision nationale rwandaise ou sur internet. Oui nous savons que nous ne sommes pas les seuls car en tout cas il y a aussi d’autres élèves rwandais à la campagne avec qui nous partageons le souci mais ils sont moins nombreux que nous”, s’inquiète une élève à Mahama.
Le ministère de l’éducation conseille aux parents qui mènent une vie modeste de pouvoir utiliser des smartphones et y installer ces programmes d’éducation.
Là aussi, au camp de réfugiés de Mahama, le problème reste sérieux à cause du manque du courant électrique.
“D’abord nous n’avons pas ces téléphones portables qui sont couteux. Et même pour ceux qui détiennent ces smartphones, le manque du courant électrique est une entrave majeure. Pour charger un téléphone ici, on paie 100 francs rwandais en plus des cartes de recharge pour pouvoir activer l’internet. C’est vraiment une casse-tête pour nous. Si jamais je trouve cet argent je préfère acheter un kilo de farine de maïs et là c’est toute la famille qui mange au lieu de perdre mon temps dans des choses que je ne maitrise même pas”, s’indigne Bernard B., un autre parent au camp de Mahama.
Ces Burundais ne voient pas comment leurs enfants vont se rattraper.
L’Agence Rwandaise pour l’éducation (Rwanda Education Board, REB) en charge de ces programmes tranquillise les parents et les élèves qu’au mois de septembre quand les classes reprendront, tous les cours seront revus.
Cependant, cet organe encourage ceux qui le peuvent de suivre ces programmes pour se rafraichir les mémoires, ce qui leur facilitera la tâche au début de l’année scolaire en septembre car ça sera comme une révision pour eux.
Le camp de réfugiés de Mahama compte plus de 20.000 élèves sur une population de plus de 60.000 Burundais .
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Photo: des élèves à Mahama/ HCR
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