Bujumbura : un couvre-feu imposé aux débits de boissons et bars à karaoké fait grincer des dents

Bujumbura : un couvre-feu imposé aux débits de boissons et bars à karaoké fait grincer des dents

Les bars à karaoké sont officiellement interdits dans la capitale économique Bujumbura depuis ce mercredi.
La décision a été prise par le ministre en charge de la sécurité. Par ailleurs, tous les débits de boissons doivent fermer à 22h. Des responsables de bars et chanteurs dénoncent une mesure « égoïste ».
(SOS Médias Burundi)

La mesure a été largement mal accueillie par des habitants de la ville de Bujumbura qui se sont confiés à notre rédaction.

«C’est paradoxale. Avec l’intégration du Burundi dans la communauté est africaine, le gouvernement nous avait demandé de travailler 24h sur 24 h mais voilà que maintenant on nous dit de fermer les bars. C’est une mesure injuste pour nous qui avons investi dans ce business. Cette décision est très dangereuse et montre à quel point le peuple devait être vigilant quand il s’agit de choisir ses dirigeants. Cela revient tout simplement à bâillonner son peuple » a réagi un gérant d’un bar dans la zone de Kamenge, au nord de la ville.

Même son de cloche chez des musiciens qui gagnent leur vie en se produisant dans des bars à karaoké.

« Dans un pays sans droit d’auteur, les karaokés étaient l’unique gagne-pain des artistes musiciens, je parvenais à joindre les deux bouts du mois en louant un minuscule studio à Bwiza( centre de la ville). C’est un métier qui faisait vivre ma femme et mes deux enfants. Ce couvre-feu est un coup de massue pour moi », s’est désolé un musicien qui demande aux autorités d’expliquer les vraies raisons derrière la mesure.
« Il y a des rumeurs de probables attaques d’hommes armés. Le gouvernement doit donner la lumière au lieu de prendre des mesures qui ont des conséquences néfastes sur la vie de plusieurs familles », a-t-il insisté.

Un porte parole du ministère en charge de la sécurité a annoncé que la mesure a été prise pour « empêcher des tapages nocturnes ».

« On a reçu des plaintes des citadins sur des tapages nocturnes des bars. C’est pourquoi la mesure a été prise », a-t-il dit.

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Photo : des gens étanchent la soif dans un débit de boissons à Bujumbura ( DR)

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