Burundi-ONU: l’ONU prolonge d’un an le mandat de la commission d’enquête sur le Burundi
La décision est intervenue ce mardi. Elle a été adoptée par le conseil des droits de l’homme de l’ONU à Genève. Les membres de ce conseil ont expliqué que les cas de violations des droits humains se font toujours remarquer au Burundi, ce qui a valu à la commission d’enquête une prolongation d’un an. (SOS Médias Burundi)
Les membres du conseil ont dû procéder à un vote. Vingt quatre ont voté pour, six contre au moment où dix sept ont préféré ne pas s’exprimer.
Le président de la commission s’est exprimé après le vote. “Au cours du mandat prolongé d’un an, la commission d’enquête sur le Burundi doit poursuivre ses investigations, présenter une mise à jour orale et un rapport détaillé des cas de violations des droits humains”, a indiqué Doudou Diène.
Pour lui, la priorité sera axée sur la vigilance. “Notre priorité sera de continuer de faire des enquêtes sérieuses et rigoureuses et donc une vigilance sur la situation des droits de l’homme au Burundi, identifier les responsabilités, analyser ces violations pour voir si elles constituent des crimes de droit international et en enfin faire des recommandations”, a-t-il souligné.
Les experts onusiens indiquent que ce renouvellement de mandat témoigne d’un intérêt que la communauté internationale a sur le Burundi. “Le fait que le conseil de l’ONU vient de renouveler notre mandat, malgré le changement de pouvoir au Burundi, est une preuve que notre travail est apprécié et objectif”, a ajouté M. Diène.
Mise en place en place en 2016, la commission fonctionne sans que ses membres puissent se rendre au Burundi. Ils affirment toutefois vouloir continuer de demander un accès au territoire burundais.
“Nous allons continuer de demander si nous pouvons avoir accès sur le territoire burundais. Et même si les autorités burundaises nous le refusent, vous voyez que cela n’empêche pas à l’ONU de renouveler notre mandat. Donc, nous allons continuer d’utiliser nos méthodes d’investigations”, a renchéri M. Diène.
Mais, pour le Burundi, la commission dont le mandat a été renouvelé est de mèche avec les ennemis du pays.
L’ambassadeur Tabu Rénovat, représentant permanent du Burundi auprès de l’ONU à Genève, l’a indiqué en septembre dernier quand il rejetait en bloc le tableau sombre de violations de droits humains décrit par l’équipe de Doudou Diène.
“Il s’agit d’un rapport musclé, diffamatoire et insultant. Au regard de ce qui se passe dans le monde, la situation au Burundi n’est pas la plus alarmante pour lui valoir un quelconque mécanisme, n’eut été l’existence d’autres mobiles géopolitiques”, a-t-il défendu son pays.
Le représentant burundais a en outre fait état des “progrès énormes depuis les récentes élections dans le renforcement, la promotion et la protection des droits de l’homme à tel point que son pays mérite aujourd’hui d’être retiré sur l’agenda du Conseil des droits de l’homme plutôt que d’être ridiculisé aux yeux du monde par des rapports répétitifs et politiquement motivés”.
Enfin, Tabu Rénovat a estimé que le conseil doit “accepter de tourner la page et de surseoir à cette commission”.
De sa part, la commission affirme qu’au cours de ses enquêtes sur cette nation de l’Afrique de l’est, elle va continuer de “coopérer avec la Cour Pénale Internationale qui mène aussi ses enquêtes sur ce pays et d’autres organisations internationales qui s’y intéressent”.
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